Les débats autour des élections japonaises de dimanche ont tourné autour des Abenomics, le programme économique de Shinzo Abe qui suscite à la fois engouement et suspicion en Europe, dont le but était de mettre fin à la déflation qui plombe l’économie du pays depuis deux décennies et parvenir à un taux de croissance de 3%. Si quelques succès limités ont été enregistrés sur le premier objectif, le deuxième est raté : le Japon est entré en récession.
Le premier élément des Abenomics est une politique monétaire de «quantitative-qualitative easing» pour atteindre un objectif d'inflation de 2% au moyen d'achats massifs de titres publics et pour déprécier le cours réel du yen afin de favoriser les industries exportatrices et relancer la croissance. Afin d'y parvenir, Abe a réussi à faire changer de politique la Banque du Japon pour lui faire accepter son objectif d'inflation.
Le yen s’est bien déprécié depuis décembre 2012, mais l’effet sur le commerce extérieur n’est sans doute pas à la hauteur des espoirs mis sur une croissance tirée par les exportations. Une des raisons tient aux changements structurels intervenus dans l’industrie japonaise pendant la période du yen fort : les sociétés ont délocalisé une partie de leur production dans les pays asiatiques voisins. Les mouvements du taux de change réel n’ont plus dans les années 2010 les mêmes effets que dans les années 80 ou 90.
Le deuxième aspect des Abenomics est le programme de dépenses publiques destiné à soutenir l’ac