Pas trop tôt, disent les uns. Mieux vaut tard que jamais, clament les autres. Les uns et les autres ? Les taxis et VTC (voitures de transport avec chauffeur), unis - pour la première fois de leur brève histoire commune - et très sévèrement remontés contre le service UberPop, qui met en relation des passagers et des chauffeurs non professionnels, présenté par la multinationale californienne comme du covoiturage. Lundi, ils ont été entendus par le gouvernement : le ministère de l'Intérieur a annoncé que la loi Thévenoud interdisant à des chauffeurs particuliers de transporter des personnes en échange de rémunération, entrerait en vigueur dès le 1er janvier. Et que le décret principal d'application serait présenté cette semaine au Conseil d'Etat.
Escargot. Démarré en février à Paris, puis à Bordeaux, Toulouse, Lille, Lyon et Nice, UberPop est une offre de covoiturage en temps réel, qui permet à des particuliers de se muer en chauffeurs, officiellement sans en faire une activité professionnelle (mais la chose est en l'état incontrôlable), et de transporter d'autres particuliers dans leur voiture, moyennant rémunération. De son côté, la société Uber prélève 24% de commission sur le prix payé par le passager. Avant d'apprendre la décision gouvernementale, des chauffeurs de taxi qui dénoncent la «concurrence déloyale» du géant américain Uber avaient organisé tôt le matin une opération escargot depuis les aéroports parisiens.