Les récentes révélations sur les frais de rénovation de l’appartement, puis du bureau, de Thierry Lepaon ont remis au cœur de l’actualité un sujet récurrent quand il s’agit de syndicalisme. D’où proviennent les ressources financières des organisations syndicales ? Des cotisations de leurs adhérents ? Des employeurs ? De subventions publiques ? A ces questions, c’est la bataille de chiffres qui a répondu. Comment s’y retrouver lorsque la part des cotisations est annoncée autour de 25% par les uns et autour de 80% par les autres ? On s’étonne d’autant plus de cette spéculation qu’une loi de 2008 impose la publication des comptes des organisations syndicales et même leur certification pour les plus importantes d’entre elles. La persistance de ces débats montre toutes les limites de cet exercice. C’est que l’on a peut-être appliqué un peu vite aux organisations syndicales des règles comptables pensées pour les entreprises privées. Deux points sont éclairants de ce point de vue.
Premier constat : bien que la disponibilité des informations soit effective, leur exploitation réelle reste encore limitée. Les débats ont été vifs autour du contenu de la communication financière mais n’ont, en revanche, pas abordé une question cruciale pour la qualité des états financiers, celle de leur destinataire. Pour l’entreprise privée, les destinataires naturels sont les partenaires économiques que sont les investisseurs, les clients, les salariés ou encore les fournisseurs. Ils ont un intérêt imm