Les petits arrangements entre amis se poursuivent à la tête des entreprises françaises de l’armement et de l’énergie. Henri Proglio, 65 ans, que le gouvernement n’avait pas souhaité reconduire en octobre à son poste de patron d’EDF, considérant que ce chiraquien devenu sarkozyste avait des réseaux trop encombrants, a été repêché par le même gouvernement pour prendre la présidence - non exécutive - du groupe de défense Thalès. Groupe dont le numéro 1, Jean-Bernard Lévy, est parti en novembre prendre la direction de… EDF, à la place de Proglio.
Fureur. Dit comme ça, cela semble compliqué. En réalité, c'est très simple. Les milieux de l'énergie et de la défense, régaliens et donc étroitement associés à la puissance publique, ont les mêmes réseaux et s'échangent les mêmes hommes (Libé du 18 décembre). Ceux-ci, pour beaucoup, sont d'ex-conseillers ministériels recasés.
Jean-Bernard Lévy (X-Telecom, ex-conseiller de Gérard Longuet au ministère des Télécoms) était en train de redresser Thalès quand l'Etat, qui ne trouvait personne pour remplacer Proglio à la tête d'EDF, lui a proposé de rejoindre le groupe d'électricité. Une nomination qui a provoqué la fureur de Dassault, actionnaire de Thalès à hauteur de 25% aux côtés de l'Etat (26%). Du coup, l'Etat en devait une à Dassault, et il est fort probable que