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Enquête

Emprunté par la foule

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Soutenues par une nouvelle législation, les formes de crédit alternatif partent à l’assaut de la forteresse bancaire.
(Séverin Millet)
publié le 21 décembre 2014 à 17h16

Le crowdfunding (financement participatif) va-t-il faire vaciller l’establishment bancaire ? Lending Club, une plateforme américaine de prêts aux particuliers fondée par le Français Renaud Laplanche, vient de lever 870 millions de dollars (environ 698 millions d’euros) à la Bourse de New York. Une levée de fonds qui valorise le site à 5,4 milliards de dollars et pourrait être le signal de l’assaut des «fintech» - ces start-up spécialisées dans la finance dont font partie les sites de crowdfunding - contre la forteresse bancaire. Google, qui ne rate aucune tendance, a d’ailleurs investi 125 millions de dollars dans Lending Club.

En France, évidemment, on est encore loin des chiffres américains. Alors que Lending Club a émis plus de 4 milliards de dollars de prêts depuis sa création en 2006, Prêt d’Union, son équivalent français, en est à 126 millions d’euros depuis 2011. Reste que la croissance de ce crédit 2.0 qui échappe au monopole bancaire est fulgurante. Selon le baromètre de l’association Financement participatif France, environ 80 millions d’euros ont été prêtés par des particuliers en 2013 (+ 190%). Soit près de 33 000 projets (+ 54%) financés par 651 000 contributeurs (+ 103%). Pas mal pour une activité qui affiche moins de cinq ans d’existence.

«Effet vertueux». Le crowdfunding a deux objectifs majeurs : créer un circuit de crédit alternatif pour les millions de petites entreprises et d'entrepreneurs rejetés par le système classiq