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Le silence Des nanos

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Si on commence à maîtriser les atouts de ces particules invisibles à l’œil nu, on en ignore encore les risques.
publié le 21 décembre 2014 à 20h46

Les nanoparticules manufacturées se glissent partout. Depuis soixante ans, la silice amorphe, un anti-agglomérant à l’état nano, est utilisée dans le sucre en poudre. Avec le développement des nanotechnologies, les additifs, souvent à base de poudre métallique ou minérale invisible à l’œil nu, se généralisent. On en trouve dans de nombreux produits alimentaires, comme certaines confiseries, glaces, ketchup, produits lyophilisés. Et aussi dans des films et plastiques ménagers, dans l’aluminium des plaques de chocolat, sur les parois des frigos. Ils interviennent dans le processus de clarification de bières et de vins, dans l’agriculture et le filtrage de l’eau. Des chercheurs de l’Université de Californie, à Santa Barbara, ont même retrouvé, au cœur de plants de soja, des nanoparticules d’oxyde de zinc contenues dans des crèmes solaires et transportées par l’eau d’arrosage.

Saveurs. Réduites à l'état de particules d'un millionième de millimètre, des substances couramment utilisées acquièrent de nouvelles propriétés. Le dioxyde de titane, par exemple, est un agent de blanchiment qui, sous forme nano, donne des couleurs éclatantes aux bonbons et sert d'anti-UV. Grâce à la nanosilice, les sauces sont plus fluides. Certaines rehaussent les saveurs. D'autres auraient le pouvoir de réduire le taux de cholestérol de l'huile de colza ou de filtrer les allergènes. Grâce aux nanoparticules d'argent et d'oxyde de zinc, les emballages deviennent «inte