Le patron des patrons suédois aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. C'était en février, sur la radio publique P1. Interrogé sur le déséquilibre entre hommes et femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises du royaume, Jens Spendrup déplorait «le manque de compétences» de ces dernières. Ces propos ont provoqué l'indignation dans un pays habituellement classé en tête des enquêtes internationales sur l'égalité des sexes, mais où les femmes continuent de ne représenter qu'un quart des membres des conseils d'administration des entreprises cotées en Bourse et ne sont que 5% à les diriger.
C'est dans ce contexte que Camilla Wagner, ex-journaliste économique désormais consultante dans le domaine de la parité, a décidé de créer une base de données de 800 femmes, dans laquelle les comités de nomination n'auront plus qu'à piocher : «Elles ont toutes un excellent parcours avec des responsabilités opérationnelles dans des compagnies cotées ou des entreprises qui affichent un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard de couronnes», soit 157 millions d'euros. Une façon de clouer le bec à ceux qui pensent que les femmes ne font pas le poids face aux dirigeants en costume cravate.
Il y a un an, une quinzaine de présidentes de conseil d'administration constataient déjà, dans le quotidien Dagens Nyheter, qu'«un grand nombre d'études montrent que les sociétés avec plus de femmes au sein des conseils d'