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Les particules alimentaires

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Vache-Nourrice, cochon propre, spaghettis d’algues, sucettes aux scorpions… la liste de courses du futur pourrait bien ressembler à ça.
(Beb Deum)
publié le 21 décembre 2014 à 20h41

Le sapin clignote, le couvert est mis, tout est prêt pour un dîner de Noël «novel food» : crickets poêlés, aller-retour de bœuf cloné, tartare de plancton et bombe glacée aux nanomatériaux. Les biotechs se mettent aux fourneaux. Après la nouvelle cuisine, nous voici attablés devant les «nouveaux aliments» et les animaux génétiquement modifiés (AGM). Comme le bien nommé Enviropig, un cochon canadien qui pollue moins car il digère mieux le phosphore. Et le saumon antigel à croissance rapide de la firme américaine Aquabounty. Ou encore ces vaches porteuses de gènes humains, capables de fournir un lait similaire au lait maternel. Ces mutants sont en chemin vers nos assiettes.

Même dans la pampa argentine, berceau mythique des bêtes à cornes, l’entrecôte n’est plus ce qu’elle était. Adrian Mutto, expert en biogénétique, clone des vaches par centaines, qui sont ensuite élevées avec les autres. Impossible, donc, de savoir qui de la seringue ou du taureau a engendré cette lignée. Alors, à notre insu, nous avons sans doute déjà mangé de la viande issue de la progéniture d’animaux clonés, mélangée aux 300 000 à 600 000 tonnes importées chaque année d’Amérique latine et des Etats-Unis, qui pratiquent ce mode de reproduction.

Steak imprimé

Plus près de nos verts pâturages, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a elle-même effectué une évaluation scientifique des risques du clonage et conclu à son innocuité. Mais l’idée ne fait guère saliver les consommateur