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Enquête

Déréglementation : les guides cherchent la sortie

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Menacés de disparition par un projet de loi, les professionnels qui font visiter musées et monuments historiques tentent de s’opposer au gouvernement.
«La Liberté guidant le peuple», d'Eugène Delacroix, au Louvre-Lens, le 4 décembre 2012. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 23 décembre 2014 à 19h56

Un pays vient d'être créé par le gouvernement : il s'appelle l'«Absurdie». C'est ainsi que les guides conférenciers, pourtant versés en géographie, en histoire et en culture, ont découvert un univers qui ne se situait sur aucune carte. Un univers dans lequel la leur, leur propre carte professionnelle, allait disparaître. On les a mis dans le wagon des déréglementations et fermé la porte sans leur dire pourquoi. Furieux, ils ont baptisé leur page de résistance Facebook «Touche pas à mon guide : voyage en Absurdie». Environ 400 d'entre eux ont même convergé le 17 décembre, armés de parapluies, de banderoles et d'une pétition (15 525 signatures à ce jour), sur la place du Palais-Royal. Lieu hautement symbolique, basé entre le ministère de la Culture, rue de Valois, et le musée du Louvre. Sur une affiche, le Marat au bain de David disait : «Macron m'a tuer.»

«Sort». La bombe à fragmentation de la déréglementation a frappé les guides conférenciers par surprise à la mi-novembre, dans la première mouture du projet de loi Macron. Derrière les grosses locomotives - travail du dimanche, notaires et autres transports -, le chapitre 3 sur les «autres activités réglementées», passait presque inaperçu. Il prévoyait, dans un article 16, la «suppression des exigences de carte professionnelle pour l'activité de guide conférencier». Au profit d'un simple régime déclaratif. Dans ce wagon voyageaient également les courtiers en vins