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Libération

Les prix s’envolent, Moscou frissonne

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Russie . Le gouvernement continue de se débattre avec la chute du rouble, sur fond de forte inflation.
publié le 25 décembre 2014 à 20h06

Chaque jour ou presque, Anton Silouanov, le ministre russe des Finances, monte au front. Pour tenter, comme mercredi, de rassurer sur la solvabilité du pays, essayer de «clarifier la situation économique». Pour admettre que la Russie a «subi des ondes de choc sur le marché des changes», mais qu'«il s'agissait d'un phénomène brusque et les conséquences s'atténuent». Ou assurer, comme jeudi, que l'effondrement du rouble a atteint son plus bas («la tendance est au raffermissement») et l'inflation, son plus haut («sur l'année, elle sera autour de 11,5%, peut-être un peu plus»)… Au-delà de 15%, prédisent certains Cassandre.

Certes, la Russie de 2014, sur fond de crise ukrainienne et d’embargo décrété par Moscou contre les produits alimentaires occidentaux, est différente de celle de 1998, lorsqu’elle avait été placée en défaut de paiement. Elle présente des budgets dont l’équilibre ravirait bien des économies européennes. Elle affiche aussi une dette extérieure passée de 150% du PIB il y a quinze ans à moins de 15%. Et a de quoi voir venir dans ses réserves de change accumulées grâce sa manne pétrolière… Mais l’or noir a fondu de la moitié de sa valeur depuis six mois. Le rouble a lâché plus de 40% depuis le début de l’année. Et l’inflation s’envole : Apple a gonflé le prix de ses joujoux de 70%, le chou a grimpé de 44%, le poisson de 20,5%, le fromage de 28,4%, etc.

Du coup, Moscou joue les pompiers. Depuis le début de la semaine, le go