Menu
Libération
Reportage

La Louve, futur supermarché «nourricier et protecteur»

Article réservé aux abonnés
Deux Américains travaillent à l’ouverture d’une immense coopérative, bio et peu chère, dans le nord de Paris. Ses milliers de membres devront, en échange, donner un peu de leur temps.
publié le 28 décembre 2014 à 18h16

Un slalom entre les cagettes de poires et de navets, un pas de danse entre la balance et les étagères chargées de bières artisanales et de pots de miel, un dernier effort pour rejoindre les caisses. Dans le petit local plein à craquer de la Louve, rue de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, récupérer son colis de victuailles relève du parcours du combattant. Pourtant, tout se passe avec le sourire. «Ce groupement d'achat, c'est un peu notre laboratoire», s'enthousiasme un participant. Car l'expérience, qui consiste à sélectionner et acheter à plusieurs de bons produits à des prix imbattables, n'est que la première étape d'un projet bien plus ambitieux. Fini le petit espace exigu où il faut jouer des coudes. D'ici à quelques mois, la Louve deviendra un «supermarché coopératif et participatif». Une première en France, qui devrait voir le jour dans un bâtiment neuf de 1 450 mètres carrés, à quelques pas de là.

Voilà cinq ans que cette idée, un brin folle, trotte dans la tête de Tom Boothe et Brian Horihan, deux Américains gastronomes installés à Paris. Leur but ? Rendre la bonne nourriture plus accessible, en créant une coopérative de consommation dans laquelle les membres pourront trouver des denrées de qualité à des prix abordables. «A Paris, quand on a envie de bien manger pour pas trop cher, on se rend vite compte que c'est impossible», constate Brian. Pour pallier cela, en 2011, les deux amis lancent un premier groupe