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Libération

Macron défend ses nouvelles règles sur le travail dominical

Les députés examinent, en commission spéciale, l'un des points de la loi du ministre de l’Économie les plus contestés à gauche.
Emmanuel Macron à l'Elysée, mercredi. (Photo Dominique Faget. AFP)
par AFP
publié le 18 janvier 2015 à 15h59

«C'est une séance qui entrera dans l'histoire de cette maison, il semblerait qu'il n'y a pas de précédent», s'emballe François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale qui décortique depuis une semaine, à l'Assemblée, la loi Macron. Depuis ce dimanche matin, les députés de cette commission examinent l'un des points les plus controversés à gauche:  les nouvelles règles du travail dominical dans les commerces.

Après avoir souhaité un «bon dimanche» aux députés, le ministre de l'Economie a longuement répondu à la discussion générale engagée samedi après minuit. Qualifiant la loi Mallié de «largement illisible et injuste», les salariés ne bénéficiant pas tous de compensations pour le travail du dimanche, Emmanuel Macron a insisté sur «les changements de comportements de consommation». Il en veut pour preuve l'essor du commerce en ligne, les sondages montrant qu'une majorité de Français seraient désormais en faveur du travail dominical et fait valoi es différences entre secteurs d'activité «devenues intenables» (bricolage, etc) pour justifier son texte.

Il a encore vanté une «liberté rendue aux élus pour s'adapter aux territoires et à leurs réalités» avec la possibilité «en fonction de leurs écosystèmes» d'ouvrir sans que cela «ne détricote le commerce de centre-ville» jusqu'à 12 dimanches par an. Un nombre issu de la «longue consultation» menée par Jean-Paul Bailly, «pas un crypto-libéral mais un ancien haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprise», décrit le ministre de l'Economie.

Macron va jusqu'à vanter un texte porteur de «justice sociale», promettant que sans accord de branche, d'entreprise ou de territoire, il n'y aura pas d'ouverture le dimanche et qu'il y aura «compensations» et «garanties» pour les salariés. Mais le ministre s'est montré défavorable à l'inscription dans la loi d'un plancher de compensations, réclamé notamment par le Front de Gauche. Lui avance que le dialogue social doit primer et que certains commerces de zones touristiques ne peuvent pas payer double le dimanche.