Neuf patrons de PME français sur dix (91%) n’anticipent aucune amélioration dans le climat des affaires début 2015, et près de la moitié (43%) s’attendent à une détérioration, selon une enquête de conjoncture publiée lundi par la Confédération des petites et moyennes entreprises. Alors que le gouvernement table sur une petite reprise économique en 2015 avec 1% de croissance sur l’année, ils ne sont que 9% à envisager une amélioration de la conjoncture au premier trimestre, selon cette étude.
Selon l'organisation patronale, certains chefs d'entreprise sont obligés de ne plus se verser de salaire, parfois «depuis plusieurs mois», pour la survie de leur entreprise. «Par ailleurs, certains chefs d'entreprise estiment que 2015 verra la fin de leur activité», précise la CGPME, faute de «visibilité» suffisante. Selon 46% des chefs d'entreprise interrogés, la demande a en outre reculé au dernier trimestre 2014, notamment dans le bâtiment et le commerce. Ils sont 91% à ne pas s'attendre à une amélioration de la demande début 2015 et parmi eux, 42% estiment même qu'elle diminuera.
Ce pessimisme se reflète également dans l’anticipation des prix de vente. 63% des patrons de PME estiment que leurs prix de vente se sont stabilisés en fin d’année dernière mais, en période de faible inflation durable, 24% envisagent une nouvelle baisse.
Pas assez de confiance pour investir
En outre, poursuit la CGPME, 47% des chefs d'entreprise considèrent que leur trésorerie ne s'est pas améliorée lors du dernier trimestre 2014. «Entre autres facteurs aggravants, les délais de paiement ont eu une certaine propension à s'accroître ces derniers mois (et) parallèlement les chefs d'entreprise font face à un manque de soutien du secteur bancaire», explique l'organisation patronale. Aussi, a-t-elle observé, «82% des patrons de PME n'ont pas l'intention d'investir», alors même que la relance des investissements constitue un des piliers espérés par le gouvernement pour remettre la croissance sur de bons rails.
L’étude a été réalisée à partir de 424 réponses à un questionnaire adressé à la mi-novembre par voie électronique dont 69% de très petites entreprises - moins de 10 salariés -, 22% de petites - moins de 50 salariés- 7% de moyens - entre 50 et 249 salariés - et 2% de grandes - plus de 250 salariés.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui mesure lui aussi chaque mois le climat des affaires en se basant sur un panel plus vaste d’entreprises de toutes tailles, le moral des entrepreneurs s’est stabilisé en décembre dernier, laissant espérer une timide reprise.