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Analyse

Air France supprime encore 800 postes

Un nouveau plan de départs volontaires de la compagnie a été annoncé. Qui est visé parmi les salariés, et pour quel objectif ?
Air France-KLM a enregistré de nouvelles pertes l'an passé sous l'effet de la grève de ses pilotes (Photo Stéphane de Sakutin. AFP)
publié le 22 janvier 2015 à 20h06

Après les rumeurs, c'est désormais officiel : la direction d'Air France a annoncé jeudi en comité central d'entreprise un nouveau plan de départs volontaires visant 800  personnes, soit le «sureffectif» estimé par la compagnie aérienne.

Quels salariés sont visés ?

Selon diverses sources syndicales, il cible 500 postes au sol et 300 hôtesses de l'air et stewards (personnels navigants commerciaux). Chaque année, environ 1 000 départs à la retraite ne sont pas remplacés dans le groupe Air France-KLM (Air France, Hop !, Transavia France), qui employait près de 65 000 salariés fin 2013. Le nouveau plan qui doit être présenté aux partenaires sociaux «dans la première quinzaine de février», selon Frédéric Gageay, le PDG d'Air France, et s'ajoute aux 8 000 suppressions d'emplois réalisées depuis 2012 et le lancement du plan de restructuration Transform 2015. Attendues, ces mesures ne touchent pas les pilotes, comme le font remarquer les représentants des personnels au sol. «Ils sont encore une fois épargnés», note l'un d'eux, alors même que leur très longue grève en septembre s'est traduit pour Air France-KLM par une perte de 400 millions d'euros. Mais le financement de départs de pilotes pourrait coûter plus cher que le maintien du sureffectif de personnel navigant technique - estimé par la direction à 350 en 2014. Un plan de départ volontaire a été ouvert en août pour 200 pilotes.

Quel est l’objectif ?

Ces mesures sont destinées, d’après Frédéric Gageay, à retrouver un résultat d’exploitation positif dès cette année. Il devra dépasser 700 millions d’euros à l’horizon 2017 afin de financer le renouvellement de la flotte prévu à cette échéance, avec l’arrivée des premiers Boeing 787 et Airbus A350. Confronté à un environnement ultraconcurrentiel à la fois en Europe, avec les compagnies à plus bas coût, et sur le réseau long-courrier, avec les compagnies du Golfe (0,8% de croissance prévue en 2015 contre 1,7% précédemment), Air France a aussi annoncé d’autres mesures d’économies comme la poursuite de la modération salariale. Et ce malgré l’impact positif de la baisse de la facture pétrolière (2 milliards d’euros en 2015)qui serait, d’après la direction, annulée par la baisse de la recette unitaire de 4% en raison de la chute des prix des billets qui serait, depuis l’été dernier, de 5% en moyenne dans le secteur.