En matière de chômage, 2014 s’est achevée comme elle a commencé : par une hausse du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (aucune activité), dont le nombre bat ainsi un nouveau record - ce fut le cas presque chaque mois l’année écoulée. Les inscrits «à temps complet» étaient ainsi 3,496 millions en France métropolitaine fin décembre, soit une hausse de 8 100 personnes (+0,2%) par rapport à novembre. Sur l’ensemble de l’année, ce nombre a augmenté de 5,7%, soit 189 100 inscrits supplémentaires. Un pourcentage qui est, à peu de chose près, le même qu’en 2013.
En incluant les catégories B et C (salariés à temps partiel), la hausse de décembre est bien plus conséquente: +0,8%, soit +41 900 inscrits. Pour Eric Heyer, économiste à l'OFCE, c'est le signe d'un «développement des emplois précaires, à faible durée et mal payés. Aujourd'hui, deux contrats créés sur trois sont des CDD de moins d'un mois. Sur les listes de Pôle Emploi, on voit ainsi coexister des personnes qui enchaînent ce genre de contrat et d'autres durablement incrustées dans l'inactivité». Ces derniers, dont le retour à l'emploi s'annonce particulièrement difficile, ont vu leur nombre exploser. S'ils ne représentent pas la majorité des inscrits, les personnes en recherche d'emploi depuis au moins trois ans sont 1,8% de plus qu'en novembre, et 19,1% de plus qu'en décembre 2013. Déclaré «cause nationale» en juillet, le problème fera l'objet d'un plan d'action dédié que le ministre du Travail, François Rebsamen, dévoilera le 9 février.
En termes d’âge, enfin, seuls les moins de 25 ans sont moins nombreux sur les listes de Pôle Emploi. Une petite baisse de 0,2% qui ne suffit pas pour effacer la hausse (+1,7%) sur l’année 2014. Au total, 5, 218 millions de personnes sont désormais inscrites à Pôle Emploi en métropole, et près de 5,521 millions en comptant l’Outre-mer.
L'année 2015 sera-t-elle celle du retournement ? Elle verra en tout cas le déploiement complet du Pacte de responsabilité, souligne le ministère du Travail, et notamment de ses allègements de cotisations. A quoi pourraient s'ajouter les effets de la baisse des prix du pétrole, la politique monétaire plus accomodante de la BCE ou encore du plan d'investissement européen. «Autant de bonnes nouvelles, qui devraient générer un surplus de croissance et des créations d'emploi», juge Eric Heyer, selon qui il faudra cependant attendre le milieu de l'année, au mieux, avant de constater une amélioration.