Virer le patron. C'est la réponse apportée ces jours derniers par Mattel et McDonald's à la crise que ces deux géants américains traversent, afin de montrer qu'ils ont saisi l'ampleur du problème et qu'ils sont décidés à changer. Ça ne suffira évidemment pas car, pour ces deux icônes du XXe siècle, le mal est bien plus profond : elles doivent faire face à des mutations profondes des modes de consommation, des usages, des attentes… Alors, si on avait un conseil à donner à leurs têtes pensantes, ce serait de regarder The Social Network, le biopic de David Fincher sur l'histoire de Facebook. Une scène bien précise durant laquelle Mark Zukerberg refuse toute monétisation de son réseau social en devenir parce que celui-ci deviendrait aussitôt moins «cool». Ça n'a l'air de rien mais cette coolitude est devenue l'alpha et l'omega d'entreprises qui ont décidé de ne plus prendre les enfants pour des consommateurs mais les consommateurs pour des enfants, n'est-ce pas Apple ? Des pans entiers de la nouvelle économie du partage reposent sur ce principe. Et quand on découvre qu'un Uber est moins cool qu'il n'y paraît dans ses pratiques (surveillance de journaliste, hausse de tarifs durant une prise d'otages, concurrence déloyale…), ce n'est ni plus, ni moins que son modèle économique qui est questionné. Ayant senti le vent tourner, Disney, autre icône du siècle dernier, rachète à tour de bras les emblèmes (Pixar, licence Marvel…) de la geek culture devenue majoritaire. Etre cool, ça se paye. Mais ça rapporte.
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