Recul en rase campagne. Le gouvernement a annoncé vendredi matin le retrait pur et simple de l'amendement instituant un «secret des affaires» en marge de la loi Macron. Adopté quasi clandestinement en commission le soir du 21 janvier, il avait aussitôt déclenché un tollé, car ne protégeant pas assez les syndicats, journalistes et autres lanceurs d'alerte, de leur liberté d'expression ou d'information. Après avoir promis une série d'amendements rectificatifs lors de son examen en séance publique la semaine prochaine, il a donc été jugé plus sage de briser-là.
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait préalablement téléphoné au Premier ministre, actuellement en visite en Chine, avant de faire savoir la décision dans les couloirs de l’Assemblée. Jeudi, il s’était également entretenu avec François Hollande, signe que la machine arrière a été enclenchée au plus sommet de l’Etat.
Le texte avait provoqué une levée de bouclier dans les rédactions.
Richard Ferrand, rapporteur (PS) de la commission qui avait personnellement et nuitamment introduit cet amendement polémique, a aussitôt suggéré que la thématique du secret des affaires pourrait revenir sur le tapis en cours d’année. Mais à froid, qui plus est dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la protection des sources des journalistes, un cadre de discussion bien plus approprié.