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Libération
Récit

Le gouvernement renonce à légiférer sur le «secret des affaires»

François Hollande et son ministre de l'Economie ont décidé d'abandonner les amendements du projet de loi Macron, qui visaient à protéger les entreprises de l'espionnage mais faisaient craindre pour la protection des lanceurs d'alerte.
Francois Hollande et son ministre de l'Economie Emmanuel Macron. En premier plan, le ministre des Finances Michel Sapin. (Photo Philippe Wojazer. AFP)
publié le 30 janvier 2015 à 10h22
(mis à jour le 30 janvier 2015 à 11h48)

Recul en rase campagne. Le gouvernement a annoncé vendredi matin le retrait pur et simple de l'amendement instituant un «secret des affaires» en marge de la loi Macron. Adopté quasi clandestinement en commission le soir du 21 janvier, il avait aussitôt déclenché un tollé, car ne protégeant pas assez les syndicats, journalistes et autres lanceurs d'alerte, de leur liberté d'expression ou d'information. Après avoir promis une série d'amendements rectificatifs lors de son examen en séance publique la semaine prochaine, il a donc été jugé plus sage de briser-là.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait préalablement téléphoné au Premier ministre, actuellement en visite en Chine, avant de faire savoir la décision dans les couloirs de l’Assemblée. Jeudi, il s’était également entretenu avec François Hollande, signe que la machine arrière a été enclenchée au plus sommet de l’Etat.

Richard Ferrand, rapporteur (PS) de la commission qui avait personnellement et nuitamment introduit cet amendement polémique, a aussitôt suggéré que la thématique du secret des affaires pourrait revenir sur le tapis en cours d’année. Mais à froid, qui plus est dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la protection des sources des journalistes,  un cadre de discussion bien plus approprié.