On allait voir ce qu'on allait voir. Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, victorieux des élections législatives du 25 janvier, se faisait fort d'en finir avec l'austérité et la dette : il allait «changer l'Europe». Un mois après, Aléxis Tsípras, son chef, a dû se rendre à l'évidence : la Grèce n'a aucune marge de manœuvre financière et elle dépendra encore longtemps de l'aide financière de la zone euro. Elle doit passer sous les fourches caudines de ses créanciers, ceux-ci ayant juste accepté d'adapter aux marges le programme de réformes imposé à la Grèce. «Il a fallu que Syriza s'adapte en quatre semaines, très loin de la base. Ses dirigeants ont appris qu'il fallait coproduire les décisions», analyse Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques et financières. Libération raconte les coulisses d'un mois de crise entre la Grèce et la zone euro.
Vendredi 30 janvier. Athènes
Les grands argentiers des principales puissances industrielles sont inquiets. Dans la matinée, un G7 finances se tient par téléphone. Et les Grecs n'ont toujours pas prévu de se rendre à Berlin. La tournée européenne prévue par les nouveaux dirigeants grecs passe par Paris, Nicosie, Londres, Rome, et évite Berlin, Bruxelles et Francfort… Jeroen Dijsselbloem, le ministre des Finances néerlandais et patron de l'Eurogroupe, qui réunit les grands argentiers de la zone euro, prend sur lui de sonder le nouveau gouvernement grec. Il débarque à Athènes dans l'après-midi, pour rencontrer le Premier ministre, Aléxis Tsípras, et le ministre des Finances, Yanis Varoufákis. Ce dernier n'a pas attendu d'être nommé, le 27 janvier, pour lui téléphoner afin d'établir un premier contact. L'ambiance, à Athènes, est fraîche. La veille, Varoufákis a déclaré au New York Times que son pays n'avait pas besoin de l'aide européenne : «Les 7 milliards d'euros, nous n'en voulons pas. Ce que nous voulons, c'est repenser le programme.» Il fallait oser, alors qu'il reste moins de 2 milliards dans les caisses de l'Etat et que la fuite des capitaux s'accélère.
Après cette rencontre houleuse, Athènes contacte pour la première fois la Commission : «Syriza avait manifestement décidé de passer par-dessus la tête des institutions européennes et du FMI», raconte Moscovici. «Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, nous a dit : "Ne bougez pas, attendez, ils vont finir par téléphoner, car ils vont avoir besoin de nous pour les aider."» Vendredi en fin d'après-midi, le secrétariat de Varoufákis appelle, comme Juncker l'avait prévu, le bureau de Moscovici pour demander à le rencontrer. Un rendez-vous est convenu pour le dimanche suivant, à Paris, avant la réunion que Varoufákis doit avoir avec le ministre des Finances, Michel Sapin.
Dimanche 1er février. Paris
Les nouveaux dirigeants grecs entament leur tournée européenne par la France, pays sur lequel ils comptent pour amadouer l'Allemagne. «Ils cherchaient à créer un bloc contre Berlin. Nous leur avons dit : vous vous trompez, vous ne parlez pas à des Etats mais à l'Union européenne», explique-t-on dans l'entourage du gouvernement. D'ailleurs, après chaque rencontre, le téléphone entre les capitales chauffe : on se raconte le menu des discussions. Yanis Varoufákis, lui, reçoit discrètement des visiteurs dans son hôtel, le Baltimore, un cinq étoiles situé avenue Kléber : ce dimanche, outre Moscovici, défilent Laurence Boone, la conseillère économique et Europe de François Hollande, Poul Thomsen, le représentant du FMI pour la Grèce, des banquiers… «On est arrivé à se parler, ce n'est pas un apparatchik communiste», raconte Moscovici. «Il m'a fait un grand discours sur la nécessité d'une relance keynésienne. C'était intéressant, cela pourrait marcher dans le cadre d'un congrès, mais pas au sein de l'Eurogroupe, pas avec Schäuble… Je lui ai dit : "On va vous aider, pas vous étrangler, mais il faut atterrir." Tu es un spécialiste de la théorie des jeux : il faut tenir compte du jeu des autres. Il faut arrêter cette stratégie de contournement : tu dois aller à Berlin.»
A 17 heures, Yanis Varoufákis rencontre à Bercy Michel Sapin : «Son approche des sujets était très idéologique, très universitaire : il ne se posait jamais la question de savoir si ça allait passer, si c'était acceptable», explique à Libération le ministre français. «La discussion a surtout servi à lui expliquer les limites de ce qu'il pourrait obtenir.» Sapin insiste : «La politique de Syriza devra s'inscrire dans les règles acceptées par les gouvernements précédents, il devra achever le programme en cours s'il veut recevoir l'argent promis.» Ensuite, poursuit-il, «je lui ai dit : "Si tu as besoin encore d'argent, il te faudra un nouveau programme." Pour lui, c'était l'horreur ! Je lui ai dit qu'on pourrait abandonner la dénomination de "troïka" et remplacer le mot "programme" par "contrat". Lui, aussitôt : "contrat social". Je lui ai conseillé de ne pas dire ça à l'Eurogroupe.» Le Grec demande qu'un «haircut» sur la dette grecque (une restructuration) soit discuté : «Le haircut, ça te va aussi mal qu'à moi», se marre le chauve Sapin en montrant le crâne de Varoufákis. Enfin, le grand argentier français lui conseille de vite nouer un dialogue avec la BCE, le FMI et surtout l'Allemagne : «C'est compliqué avec Wolfgang Schäuble me dit-il», raconte Sapin. «J'ai envoyé sous ses yeux un SMS à Wolfgang : "Tu es prêt à recevoir Varoufákis ?" Il me répond aussitôt : "Oui."» Sapin envoie par SMS le numéro de portable de Schäuble à Varoufákis, qui appelle son homologue allemand. Rendez-vous est pris à Berlin pour le 4 février.
Mercredi 4 février. Bruxelles, Paris, Francfort
Ça s'accélère. Après Nicosie et Rome, Tsípras se rend enfin à Bruxelles, dix jours après sa prise de fonction, pour rencontrer les présidents des trois institutions communautaires. Chacun lui martèle le même message : il n'obtiendra pas l'argent européen sans contrepartie et un «Grexit» - sortie de la Grèce de la zone euro - que personne ne souhaite, n'est pas une menace crédible. Néanmoins, l'Europe est prête à bouger, comme le lui dit le président de la Commission. «Jean-Claude Juncker redoute que l'Union apparaisse comme l'étrangleur de la Grèce : il faut donc que nous fassions des efforts pour prendre en compte la dimension sociale et humanitaire comme le demande Syriza», explique Pierre Moscovici.
Dans l'après-midi, Tsípras se rend à Paris voir Hollande, qui lui répète le même message que Sapin a délivré à Varoufákis. Pendant ce temps, Varoufákis, qui après Paris est passé à Londres et à Rome, atterrit à Francfort pour faire la connaissance du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et lui demander de l'aider à «garder la tête de son pays hors de l'eau» afin d'éviter «la faillite». La discussion se passe bien. Il est cueilli à froid quand il apprend que la BCE a décidé, dans la soirée, de couper l'un des robinets qui assure le financement de la Grèce : désormais, les banques grecques ne pourront plus emprunter de l'argent auprès de Francfort en offrant en garantie des obligations grecques classées «pourries». Une façon pour Francfort de signifier aux gouvernements que la balle est dans leur camp : s'ils ne se mettent pas d'accord, la BCE ne sauvera pas la Grèce d'un défaut.
Jeudi 5 février. Berlin
Dans la capitale allemande, Varoufákis rencontre pour la première fois son homologue Schäuble. La veille, Reuters a révélé un document du ministère des finances allemand en vue de l’Eurogroupe du 11 février qui sera consacré à la Grèce, une fuite manifestement orchestrée. Berlin y refuse tout net la moindre adaptation du programme grec: soit Athènes plie, soit c’est la faillite. L’entretien est glacial : les deux hommes ne sont d’accord sur rien.
Mercredi 11 février. Bruxelles
Les Grecs savent désormais qu'ils n'ont pas d'alliés. «Les conservateurs détestent Syriza et souhaitent le retour de Samarás», analyse Moscovici : «Wolfgang Schäuble, qui est un vrai dur, veut mettre ce parti à genoux pour qu'il parte. Les socio-démocrates ne voient pas non plus d'un très bon œil des concessions à Syriza, car on leur reprochera de ne pas avoir obtenu la même chose pour leur pays…» La Grèce est en position de faiblesse, mais peine à le réaliser comme va le montrer la séquence qui débute ce mercredi après-midi, lors de la réunion de l'Eurogroupe. Varoufákis a mal jaugé l'enceinte dans laquelle il se trouve. «Il était tout feu tout flamme. Son discours, trop long, n'était pas adapté à une réunion de ministres des Finances», raconte Michel Sapin. Très emphatique, Varoufákis explique que «le peuple grec nous a mandatés sans ambiguïté pour que nous mettions fin à l'austérité qui a nui à l'économie et a eu des coûts sociaux immenses» et pour lui «redonner de l'espoir, de la dignité et de la fierté». «Il a trop insisté sur le malheur du peuple grec alors que tout le monde a l'impression de tenir à bout de bras ce pays depuis cinq ans», regrette Sapin.
Côté grec, la musique est différente : «Il fallait que le ministre s'exprime longuement pour expliquer pourquoi il fallait changer de programme, celui-ci ayant échoué», estime Eléna Panaritis, la conseillère Europe de Varoufákis. Le ministre grec explique ce qu'il entend par un «nouveau contrat» entre la Grèce et la zone euro : le maintien de l'aide financière déjà prévue jusqu'à fin août, mais sans condition de réformes ou de coupes budgétaires ; pendant ce temps, négociation d'un nouvel accord de financement en échange des réformes structurelles contenues dans le programme de Syriza (réforme de l'Etat, lutte contre la fraude fiscale, privatisation, etc.) ; l'abandon de l'exigence du surplus budgétaire primaire de 4,5% par an ; la restructuration de la dette grecque (c'est-à-dire un renoncement des Etats européens à une partie des prêts consentis). Bref, Varoufákis exige de ses partenaires une reddition en rase campagne. Les ministres de pays plus pauvres montent au créneau. Le Lituanien notamment : «Mon SMIC est à 300 euros par mois et tu veux augmenter le tien de 580 à 751 euros avec l'argent que mon pays t'a prêté ? Tu veux augmenter les petites retraites de 2 euros par jour ? Chez nous, on envisage 4 euros par mois.» Néanmoins, Dijsselbloem parvient à proposer un compromis plutôt favorable aux Grecs : le programme en cours sera prolongé de quelques mois et le mémorandum qui liste les réformes à accomplir sera «amendé». Ce sont les fameux 70/30 avancés par Varoufákis qui, le lundi 9 février, a déclaré devant le Parlement grec, que «70%» du mémorandum était acceptable. «Il a donné ce chiffre en exemple pour dire qu'une grande majorité des réformes, comme la lutte contre la fraude fiscale ou la bureaucratie ou encore la constitution d'un cadastre, étaient acceptables», explique Eléna Panaritis. Le mot «amendé» est retiré à la demande de Schäuble. Néanmoins, les mots de Syriza sont bel et bien là : cette extension sera un «pont» vers un «nouveau contrat» et l'Eurogroupe est vraiment prêt à modifier le mémorandum, ce qui est une belle victoire.
Un peu avant minuit, Sapin dit à Varoufákis : «It's time to deal.» Il sort de la salle pour téléphoner à Tsípras. «Il y a eu un moment de confusion», raconte un ministre. «C'est alors que Varoufákis est revenu en disant que Tsípras s'opposait au compromis», poursuit Michel Sapin. «Tsípras a dit non car il a cru qu'il y avait un piège. On voulait que l'accord se fasse avec nos propres mots, notamment parce qu'on voulait exclure toute hausse d'impôt», explique Eléna Panaritis. Le Premier ministre grec espère que les chefs d'Etat et de gouvernement qui se retrouvent le lendemain après-midi à Bruxelles court-circuiteront les ministres des finances et rétabliront le mot «amendement».
Jeudi 12 février. Bruxelles
Le Premier ministre grec retrouve Dijsselbloem dans son hôtel bruxellois, à la gare du Midi, où ce dernier a prolongé son séjour. Le Néerlandais demande à Tsípras «quelle est la partie du programme qu'il veut changer». Mais il doit constater qu'il n'est «tout simplement pas prêt» à faire un tel travail aussi vite. Tsípras espère que ses homologues vont se montrer plus compréhensifs. Il sera déçu. «Il s'est trompé de séquence», raconte un diplomate européen de haut rang : «Il a cru que le sommet parlerait de la Grèce, ce qui n'a pas été le cas. Les chefs l'ont écouté, c'est tout.»
Lundi 16 février. Bruxelles
Après l'échec du 11 février, la Commission offre sa médiation aux Grecs, de crainte que l'Eurogroupe, qui doit se retrouver le 16 février, n'y parvienne pas. Juncker parle en quelques jours plus de quinze fois à Tsípras, «le seul interlocuteur capable d'amener Syriza dans le jeu des institutions», selon une source bruxelloise, et Moscovici est en contact avec Varoufákis. «On travaille sur la base du communiqué de l'Eurogroupe du 11 février en essayant de le rendre plus compatible avec le discours de Syriza», raconte Moscovici : «On arrive à se mettre d'accord sur un projet qu'on transmet à Dijsselbloem le dimanche soir, à la veille de la réunion.» Comme les Grecs ne voulaient pas entendre les mots «extension du programme», qui résonnaient comme une poursuite de l'austérité, le commissaire a proposé que l'on parle «d'accord de prêt» sous condition de réformes structurelles. Mieux, il reconnaît la nécessité d'enrayer «la crise humanitaire» en Grèce. Enfin, il propose qu'en juin un programme soit négocié autour de la baisse de l'excédent budgétaire primaire exigé (4,5% du PIB) et de la restructuration de la dette. Avec une nouvelle aide financière à la clé. «Lors des discussions, Moscovici nous a dit qu'il avait l'accord du FMI et de la BCE sur le texte. Mais, lors de la réunion qui a eu lieu avant l'Eurogroupe entre Varoufákis, Moscovici et Dijsselbloem, ce dernier nous a montré un texte très différent», raconte Eléna Panaritis. De fait, le président de l'Eurogroupe a consulté Schäuble et, devant sa réaction très négative, a rédigé, sans en parler à la Commission, un projet plus dur qui parle à nouveau d'achèvement du programme en cours en «prenant en compte les projets du nouveau gouvernement».
En découvrant ce texte, le ministre grec se croit berné. Fou de rage, il traite Dijsselbloem de «menteur» : «Ce n'est pas le même texte ! C'est la deuxième fois que tu nous mens !» «C'était incroyable. On a vraiment cru qu'ils allaient en venir aux mains», raconte un témoin de la scène. Moscovici confirme : «J'ai dû rattraper Varoufákis par le bras, car il quittait la salle.» «Moscovici n'a rien dit. Il a avalé, il était comme un petit garçon. Il donne vraiment l'impression de ne pas avoir beaucoup d'autorité», s'indigne une source grecque. «Il y a eu un vrai malentendu», analyse Mosco : «Les Grecs ont cru que la négociation avec nous signifiait que l'ensemble de l'Eurogroupe accepterait de négocier sur cette base.» Dijsselbloem, pour faire payer à Varoufákis ses insultes, ne soumet aucun texte aux ministres des Finances qui expédient l'affaire en quelques minutes. L'Eurogroupe envoie dans la foulée un ultimatum à Athènes : le pays a jusqu'à la fin de la semaine pour demander l'extension de l'aide financière et présenter ses demandes. «Après la réunion, j'ai eu Schäuble au téléphone, raconte Sapin. Il était très amer. L'affaire des caricatures le montrant en uniforme de la Wehrmacht est ressortie à ce moment-là. J'étais un peu inquiet.»
Vendredi 20 février. Paris, Bruxelles
«Ça a été une semaine de contacts très intenses entre Juncker, Tsípras, Dijsselbloem et moi en back-office», raconte Moscovici. «Petit à petit, le compromis s'est construit, mais ça n'a pas été facile, Schäuble voulant les enfoncer : il exigeait que le document final ressemble à un texte de la troïka.» A l'ouverture d'un nouvel Eurogroupe, vendredi après-midi, «on sait que l'accord est prêt : Varoufákis va l'avaler», raconte Pierre Moscovici. Deux jours plus tôt, comme l'a exigé l'Eurogroupe du 16 février, le Premier ministre grec a demandé «l'extension du programme» et non plus un «nouveau contrat». «C'est Tsípras qui a réglé l'affaire. Varoufákis est trop narcissique, pas assez respectueux de ses partenaires. Dire que l'Eurogroupe est composé de technocrates n'a aucun sens», l'exécute Moscovici. Néanmoins, la réunion de l'Eurogroupe est tendue, car Schäuble ne lâche pas : il répète qu'il n'a «pas confiance dans la Grèce». Il exige un catalogue précis des réformes structurelles que le gouvernement Tsípras s'engage à mettre en œuvre. «Calme-toi, lui dit Mario Draghi, le président de la BCE. On ne peut pas faire ça en trois jours.» Schäuble répète qu'il n'a pas confiance. Varoufákis répond : «Nous allons te donner des assurances.» Athènes s'engage à envoyer le lundi suivant une liste de réformes précises. C'est seulement alors que la Grèce obtiendra l'extension du programme jusqu'à fin juin et non jusqu'à fin août comme elle le demandait.
Lundi 23 février. Athènes, Bruxelles
Mais l’affaire est loin d’être pliée. Juncker passe sont temps au téléphone avec Tsípras, durant le week-end, car la gauche de Syriza encaisse mal ce qui apparaît comme une capitulation. Il sent que Tsípras pourrait bien reculer ou envoyer une liste de réformes trop vagues. D’ailleurs, les Grecs prennent du retard : la liste ne sera envoyée que mardi.
Mardi 24 février. Téléconférence de l’Eurogroupe
Même si elle ne satisfait qu'à moitié les Allemands, le FMI et la BCE, qui font savoir qu'ils la trouvent trop floue, un Eurogroupe téléphonique est convoqué à 14 heures. L'affaire est vite expédiée : c'est un «point de départ valide» pour poursuivre les négociations. En effet, les réformes, qui reprennent la plupart de celles prévues dans le mémorandum, devront être précisées d'ici fin avril : «Les quatre mois à venir vont être périlleux, car il va falloir lancer toute une série de lourdes réformes», reconnaît Eléna Panaritis. Autant dire que la faillite grecque reste d'actualité : «Si on n'y arrive pas, l'argent ne sera pas débloqué», prévient Moscovici.
Lundi 9 mars. Bruxelles
La Grèce revient plaider sa cause lors d'une réunion qui s'annonce une nouvelle fois tendue. La veille, Varoufákis a envoyé à Dijsselbloem un premier jet un peu plus détaillé du plan de réformes qui a été examiné ce lundi soir. Pas de quoi convaincre le président de l'Eurogroup, qui déclarer: «Très peu de progrès ont été faits en deux semaines. Il faut cesser de perdre du temps et commencer à travailler sérieusement, car l'heure tourne.» Une manière de préparer les esprits à un blocage imminent ? Pas vraiment. La réunion des ministres des Finances de la zone euro s'avère finalement «positive» à défaut d'être définitive. Ils se sont parlé. Ils semblent s'être compris. Ils se verront mercredi à Bruxelles. Pour des discussions techniques.