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A chaud

Après la baisse de janvier, le chômage repart à la hausse en février

Le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a progressé de 12 800 en février, effaçant les deux tiers de la baisse de janvier.
Dans une agence de Pôle Emploi, le 27 août dernier à Armentières. (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)
publié le 25 mars 2015 à 17h59

La pause aura été de courte durée. Après une baisse en janvier – la première depuis 15 mois – le nombre de demandeurs d’emploi est reparti à la hausse en France. Pôle Emploi enregistre ainsi une augmentation de 12 800 du nombre d’inscrits en catégorie A (sans aucune activité), qui efface quasiment la baisse de 19 100 du début d’année. Au total, Pôle emploi comptait en février 3,494 millions d’inscrits en catégorie A (3,755 millions avec les DOM), un chiffre en hausse de 0,4% sur un mois et de 4,6% sur un an. Avec les catégories B et C (activité réduite), la hausse s’élève même à 30 400  (+0,6% sur un mois, +6,5% sur un an), pour un total de 5,262 millions (5,561 millions avec les DOM).

Seule catégorie à surnager en février: les moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits baisse de 0,3%. Pour les autres, la hausse se poursuit, et notamment pour les seniors (+0,7%). Comme la plupart des mois précédents, la dégradation du marché du travail touche aussi plus particulièrement les chômeurs de longue durée (+0,7% sur un mois pour les plus d’un an) et surtout les «très longue durée» (+1,3% pour les plus de trois ans).

Ce chiffre peu glorieux – même si la hausse reste modérée – n'a pas empêché le ministre du Travail, François Rebsamen, de trouver des motifs de satisfaction, avec un concept saugrenu, construit sur-mesure pour les besoins d'une comparaison un peu flatteuse : la moyenne de l'évolution sur deux mois, mais seulement sur les deux premiers mois d'une année. «Ainsi, depuis le début de l'année, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A a diminué de 6 300 alors que sur l'année 2014 il avait augmenté en moyenne de 15 800 chaque mois. Depuis 2008, c'est la première fois que l'on constate une baisse du nombre d'inscrits en catégorie A sur les deux premiers mois de l'année», semble se réjouir la rue de Grenelle. Et de voir dans ces chiffres un peu bricolés pour la circonstance «les premiers effets» des «réformes conduites par le gouvernement: Pacte de responsabilité et de solidarité, sécurisation des parcours professionnels, simplification de la vie des entreprises, soutien à la création d'emplois».

Reste que depuis deux mois, le chômage semble en effet marquer une pause, une baisse de 6000 inscrits étant considéré par Pôle emploi comme une quasi-stagnation. Une tendance qui pourrait perdurer cette année, sans pour autant voir le chômage baisser franchement. En effet, si la croissance devrait être deux à trois fois plus importante en 2015 (+1%) que l’année dernière, elle ne devrait pas suffire, sauf accélération dans les mois qui viennent, à réduire significativement le nombre de chômeurs en France.