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Baisse surprise du déficit public en 2014

La modération des dépenses permet à la France de présenter un déficit de 4%, au lieu des 4,4% attendus.
Le ministère de l'économie et des finances, à Bercy. (Photo Bertrand Guay.AFP)
publié le 26 mars 2015 à 11h44

Divine surprise pour le gouvernement: le déficit public, qui nous vaut les foudres de Bruxelles, serait, en 2014, bien moins important que prévu. Soit 4% du PIB au lieu des 4,4% attendus, selon l’Insee. Et ressort donc finalement à un niveau très légèrement inférieur à celui de 2013 (4,1%), alors qu’il devait remonter de 0,3 point. Une bonne nouvelle due à un ralentissement des dépenses publiques.

Principaux postes qui ont contribué à cette modération: les «consommations intermédiaires», qui diminuent pour la première fois depuis 2001 (-0,6%), les intérêts financiers payés par l’Etat, en baisse de 0,9 milliard d’euros (en raison de taux très bas sur les marchés, et alors même que la dette augmente à 95% du PIB), la moindre progression des prestations sociales (en raison, notamment, d’une sous-indexation des retraites), et la diminution de la contribution de la France à l’Europe (-2,6 milliards). Mais aussi, et surtout, l’effondrement des investissements publics, notamment de la part des collectivités locales (-4,8 milliards).

Au global, cette moindre progression des dépenses (+1,6% contre 1,8% en 2013), permet de réduire très légèrement le déficit, alors même que les recettes ralentissent, elles aussi, nettement (+1,9% contre 3,2% en 2013). Notamment les impôts sur le revenu et le patrimoine, qui ne progressent que de 0,2%, contre +4,9% en 2013. C’est d’ailleurs cette faible hausse des recettes qui conduit à limiter la réduction du déficit à 0,1 point seulement en 2014, contre 0,7 point en 2013.

Cette baisse –même légère– du déficit, au moment où le gouvernement s’attendait à une remontée de celui-ci, donne un bol d’air à l’exécutif. En effet, la «marche» pour atteindre l’objectif de 2,8% en 2017 (le nouveau délai accordé récemment par Bruxelles) s’en trouve réduite d’autant. La cible pour 2015 a d'ores et déjà été réduite "aux alentours de 3,8%", contre 4,1% prévu initialement, a indiqué le ministre des Finances, Michel Sapin, dans un communiqué.