La confiance des ménages en France a atteint son plus haut niveau depuis près de cinq ans, laissant présager une reprise tirée dans un premier temps par la consommation. L’indicateur qui la synthétise gagne 1 point et atteint 93, un pic depuis novembre 2010 mais un chiffre qui reste néanmoins en dessous de sa moyenne de longue période (100), selon l’enquête mensuelle de l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Fait le plus marquant cette fois : les ménages sont «sensiblement moins nombreux» à considérer que le chômage va augmenter. «Le solde correspondant chute de 13 points en mars et atteint son plus bas niveau depuis mai 2012» tout en restant au-dessus de sa moyenne de long terme, note l'Insee.
«Là c'est pour le coup un changement de tendance même s'il faut rester prudent. C'est pour moi la plus grosse surprise car on est très loin d'avoir une inversion durable de la courbe du chômage, qui est un indicateur retardé», commente Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit agricole.
En mars, les ménages sont aussi moins nombreux à anticiper une augmentation des prix avec un solde d’opinions à son plus bas niveau depuis novembre 2009, selon l’Insee.
La France se caractérise par une situation «paradoxale», un «double effet sur les revenus disponibles» car les salaires continuent en moyenne d'augmenter malgré l'inflation très faible, explique Frederik Ducrozet. «Nous avons un cocktail qui ne peut pas être plus favorable de conditions extérieures, de niveau de la devise, du pétrole, des taux d'intérêt et du soutien de la Banque centrale européenne. Nous sommes dans une situation purement cyclique où avoir une reprise quels que soient nos problèmes structurels, n'est pas une surprise en soi», estime-t-il, soulignant toutefois que la confiance n'est pas encore au rendez-vous dans le secteur privé.
Le moral des ménages est un indicateur positif parmi d’autres publiés ces dernières semaines, ce qui nourrit un certain optimisme du gouvernement.