Cette fois, c'est fait : Arcole Industries a mis MoryGlobal dans le mur, à supposer que l'actionnaire du transporteur routier tenait encore le volant. Placée en redressement judiciaire le 10 février, l'entreprise a été liquidée mardi par le tribunal de commerce de Bobigny. Bilan des courses : 2 150 salariés licenciés, un an après un premier plan social qui avait abouti à 2 800 départs… «C'est un jour noir», a reconnu le président du tribunal. Dans son jugement, le tribunal pointe sévèrement la responsabilité d'Arcole, qui avait déposé le bilan une première fois en novembre 2013, avant de repartir avec 17,5 millions d'euros d'aides de l'Etat : Arcole a pompé dans la maigre trésorerie de l'entreprise «pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi de Mory Ducros». Et ensuite, «l'actionnaire a semblé se désintéresser du projet de restructuration de la société MoryGlobal et de sa pérennité». Un «acte de gestion anormal», ont souligné les juges. En clair, une fois l'argent de l'Etat brûlé, l'actionnaire s'est défilé. Ne resteraient aujourd'hui en caisse que 3 millions d'euros pour indemniser les 2 150 salariés de Mory. 1 400 euros par personne, une misère… Défendus par le fils du président de la République, l'avocat Thomas Hollande, les salariés réclament, eux, 25 millions d'euros pour un «PSE digne de ce nom». Mais Arcole s'est défilé et c'est l'Etat qui doit jouer les ambulanciers.
MoryGlobal liquidé, plus de 2 000 salariés licenciés
publié le 31 mars 2015 à 20h16
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