Nokia et Alcatel-Lucent n'ont pas traîné pour publier les bans de leur mariage ( Libération de mercredi) qui, dans les faits, a tout d'une annexion du franco-américain par le finlandais. Nokia va donc racheter Alcatel via un échange d'actions valorisant l'équipementier télécoms à 15,6 milliards d'euros. Avec au passage une prime de 28% pour les actionnaires d'Alcatel. Mais ces derniers - essentiellement des fonds anglo-saxons - ne détiendront plus que 33,5 % du nouvel ensemble, contre 66,5 % pour les actionnaires de Nokia.
Symbole du changement de pouvoir, le nouveau groupe Nokia Corporation (exit le nom d'Alcatel) sera dirigé par le tandem dirigeant finlandais Risto Siilasmaa et Rajeev Suri. Le boss d'Alcatel, Michel Combes, fera ses valises. Nokia a promis à Paris de maintenir les effectifs en France, où Alcatel emploie 8000 personnes. Et parle de «500 créations de postes» dans la recherche et développement. Mais le nouveau Nokia veut faire 900 millions d'économies d'ici à 2019. Au détriment de qui ? Dans le monde du big business, la règle est vae victis.