Echanger des données personnelles sur votre activité physique contre une ristourne sur votre mutuelle ou votre prime d'assurance-décès : c'est le nouveau type de contrats «donnant-donnant» que les assureurs commencent à proposer à leurs clients. Et dans ce domaine, les Anglo-Saxons vont déjà bien plus loin qu'un assureur comme Axa (lire page 2).
S'ils n'en sont pas encore à appliquer un malus aux assurés qui refuseraient de porter un traqueur d'activité et d'en partager les données, les assureurs américains multiplient les promesses de bonus pour ceux qui acceptent de «collaborer dans leur propre intérêt», comme le dit l'un d'entre eux. C'est le cas de l'assureur John Hancock, de Boston, qui anonce jusqu'à 15% de remise sur le contrat d'assurance-décès (plus des bons d'achat et de réduction) si le client porte un bracelet connecté au poignet, fourni gratuitement. Il permet à cette filiale de l'assureur canadien Manulife Financial de connaître le nombre de pas quotidiens, de calories brûlées ou encore la qualité du sommeil de leurs assurés. Grâce à la géolocalisation, les séances de sport en salle sont également comptabilisées et rapportent des points à chaque passage. Mais l'assureur, dont le programme a été baptisé «Vitality», va plus loin encore en demandant à ses clients de leur fournir des bilans de santé réguliers.
Les non-fumeurs gagnent 1 000 points, un taux normal de cholestérol et une bonne pression artérielle en rapportent 1 000 autres, une vaccination contre la grippe, 400. Les assurés sont également interrogés sur leur état psychique - «combien de fois vous êtes-vous senti déprimé ces trente derniers jours ?» - mais restent libres de ne pas partager les données «avec lesquelles ils ne se sentent pas à l'aise». Dans ce cas, elles ne rapportent pas de points, dont le capital accumulé fait varier de mois en mois le tarif. John Hancock s'engage à ne pas diffuser ces données, mais peut les utiliser pour mettre au point de nouveaux produits d'assurance.