Lundi, l’action Twitter a plongé de 18% à la Bourse de New York, après l’annonce - prématurée - de résultats trimestriels jugés décevants. Malgré la croissance de ses revenus, le réseau social peine toujours à convaincre de la viabilité de son modèle économique.
Pourquoi Wall Street a puni Twitter ?
Ironie de l'histoire : c'est sur Twitter qu'ont fuité les résultats, qui ne devaient être annoncés qu'après la clôture. Selerity, une plateforme spécialisée dans la publication de données financières, les a repérés sur la page web dédiée à la communication de l'entreprise avec ses investisseurs. La faute à un service du Nasdaq qui a publié les résultats par erreur. Le Financial Times relève que ce n'est pas une première : en octobre dernier, la banque JP Morgan avait été victime de la même mésaventure. Après une première chute de plus de 5%, la cotation a été provisoirement suspendue. Et la dégringolade a repris après la confirmation officielle des chiffres - sans toutefois descendre aussi bas qu'en avril 2014.
Les résultats sont-ils si mauvais ?
Avec une augmentation de ses revenus de 74% en un an, Twitter ne semble pas si mal se porter. Mais le revenu trimestriel - 436 millions de dollars (390 millions d’euros) - est en deçà des anticipations de l’entreprise, comme de celles des analystes (qui tablaient sur 20 millions de plus).
Surtout, Twitter, qui a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires annuel, a annoncé un résultat négatif de 162,4 millions de dollars sur le trimestre. Certes, la plateforme de microblogging continue à engranger des utilisateurs : fin mars, ils étaient 302 millions. Mais là encore, la croissance n’est pas à la hauteur des attentes, notamment du côté du mobile.
Comment réagit Twitter ?
Si le PDG, Dick Costolo, a reconnu lors d'une téléconférence des «résultats financiers mitigés», il relativise : «Nous ne pourrions pas être plus confiants dans les opportunités de croissance qui sont devant nous, au moins pour la publicité.» Costolo a annoncé à la fois le rachat de TellApart, une société de marketing ciblé en ligne, et un partenariat avec DoubleClick, la régie publicitaire rachetée par Google en 2007. Reste à convaincre des investisseurs, de plus en plus impatients, que cette stratégie finira par porter ses fruits.