Quelle idée d'aller dîner en plein cœur d'Exarchia, le bastion des remuants anarchistes grecs à Athènes, quand on incarne le nouveau pouvoir grec mis sous pression par la troïka européenne ? Le très médiatique ministre des Finances, Yánis Varoufákis, a bien failli se faire refaire le portrait en version moins bling-bling que dans Paris-Match par des militants anars, alors qu'il était attablé dans une gargote du quartier avec sa femme, Danaé. Un groupe a fait irruption dans le restaurant et s'est précipité vers la table du couple en jetant des objets dans sa direction et en proférant des insultes contre le supposé «social-traître». Comme quoi on peut être dépassé sur sa gauche même quand on passe pour un dangereux néo-marxiste à Bruxelles. L'épouse de Varoufákis s'est interposée pour éviter que les choses dégénèrent. Et les Bakouniniens ont lâché l'affaire, non sans lui interdire de «revenir à Exerchia» tant qu'il serait «un politicien». Beau joueur, Varoufákis a jugé que les anars ne voulaient pas «blesser» le couple et que «la réponse à la colère de ces gens ne peut être ni la fuite ni la répression violente». Photo Reuters
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