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Libération

Berlin se voit en locomotive de la lutte contre le réchauffement

publié le 19 mai 2015 à 19h56

Il ne reste que deux cents jours avant l’ouverture du sommet de Paris sur le climat, et l’hypothèse d’un nouvel échec, comme à Copenhague en 2009, est ouvertement évoquée. Seuls 40 pays ont déjà communiqué un objectif chiffré de réduction propre des émissions de gaz à effet de serre. Quant aux 100 milliards de dollars (près de 90 milliards d’euros) de soutien public et privé promis chaque année aux pays pauvres à compter de 2020 pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique, seuls une poignée d’Etats ont pris quelques engagements précis.

C'est donc presque un appel au secours à la communauté internationale qu'ont lancé Angela Merkel et François Hollande - respectivement organisateurs du prochain G7 et de la prochaine conférence climat - à l'occasion du dialogue dit«de Petersberg» qui s'est tenu lundi et mardi à Berlin. «Tout doit être prêt avant Paris», a insisté Hollande, appelant «les généralistes» à faire en amont «le travail sur l'essentiel, les objectifs et l'engagement», avant de laisser «les spécialistes» régler les détails de l'accord. Trente-cinq pays étaient réunis pour l'occasion dans la capitale allemande, pour un galop d'essai avant Paris. L'Allemagne - qui veut mettre le climat au menu du G7 bavarois de juin - semble décidée à jouer les bons élèves. Angela Merkel a annoncé lundi vouloir doubler le montant des aides aux pays pauvres, de deux à quatre milliards d'euros.

La chancelière a rappelé l'objectif affiché par son pays : réduire, d'ici à 2020, ses émissions de CO2 de 40% par rapport à 1990, et de 80% à 95% d'ici à 2050. Une ambition qui se heurte à la forte résistance des milieux d'affaires et des lobbyistes. L'Allemagne, plus gros producteur et consommateur de charbon en Europe, aura notamment le plus grand mal à fermer ses mines de lignite alors que la chancelière et le président français assuraient mardi vouloir sortir du charbon, du gaz et du pétrole d'ici la fin du siècle.

Pour ce faire, les deux pays misent sur le développement d'un véritable marché de certificats d'émissions de CO2. «Adieu charbon, adieu nucléaire… 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050…» Les activistes de Greenpeace qui martèlent ce slogan sont sceptiques : ils ont accueilli les participants au sommet de Berlin au pied d'une tour Eiffel coiffée d'une éolienne.