EDF veut bien racheter les réacteurs nucléaires d'Areva mais pas à n'importe quel prix. Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, l'a dit clairement au Figaro, confirmant l'intérêt de l'électricien pour le dossier : «Il y a une logique industrielle à ce qu'EDF prenne le contrôle de cette activité réacteurs qui correspond au périmètre de l'ancien Framatome.» Mais attention, «la transaction ne peut se faire qu'à un prix de marché» et avec des «garanties» de l'Etat sur l'EPR finlandais qui a contribué à la déroute financière d'Areva, prévient Lévy.

Pas question pour EDF de faire un chèque de 2,7 milliards d'euros pour Areva NP, l'ex-Framatome. C'est la valorisation établie par Areva, mais dans l'entourage de Lévy, on estime qu'elle «ne correspond pas à la réalité». Les banques d'affaires, de l'Etat actionnaire, d'EDF et d'Areva s'activent donc pour fixer le bon prix. EDF fera une offre ferme d'ici sept à dix jours «à un prix de marché», dit Lévy. En tout état de cause avant le 3 juin, date à laquelle François Hollande doit arbitrer le dossier à l'Elysée avec les ministres concernés. Au final, c'est bien un démantèlement d'Areva, réduit à l'ex-Cogema (uranium et retraitement de déchets), qui se profile. Au grand dam des syndicats et dirigeants du champion déchu du nucléaire français.