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Libération

Zodiac touché mais pas coulé

Neufs repreneurs sont intéressés par une reprise de l’entreprise, en redressement judiciaire.
Un Zodiac de la police nationale, en août 2007 à La Baule. (Photo Frank Perry. AFP)
publié le 19 mai 2015 à 19h56

En octobre 1952, Alain Bombard quitte les Canaries pour une traversée de l’Atlantique en solitaire. Dans son Zodiac, il embarque un filtre à plancton, du matériel de pêche et un sextant. Et débarquera deux mois plus tard à La Barbade, affamé mais satisfait de son exploit. Alors qu’il avait acquis une renommée mondiale grâce à l’aventureux médecin, c’est un remake de cette expérience de survie que traverse aujourd’hui le fabricant de canots.

Mise en redressement judiciaire le 2 avril, la société Z Marine - plus connue sous son nom commercial Zodiac Nautic - intéresse neuf repreneurs, qui se sont manifestés mardi, date limite de dépôt des candidatures. «Cela permet de confirmer l'attractivité» de l'entreprise, assure la direction. Sept projets de reprise émanent d'industriels, ce qui pourrait rassurer les représentants des salariés, lassés des «errances» des derniers propriétaires. L'entreprise, qui a vu le jour à la fin du XIXe siècle, s'est recentrée dans les années 80 sur les activités aéronautiques (toboggans, sièges et autres équipements d'avions) et a vendu, en 2007, sa section marine et loisirs à Carlyle. Six ans plus tard, le fonds cède l'activité plaisance à OpenGate Capital, qui échoue à la relancer. Z Marine sombre.

Ce «naufrage est la conséquence de la gestion calamiteuse des deux fonds d'investissements, obsédés par le rendement financier à court terme», a dénoncé le comité d'entreprise mi-avril, précisant que 500 emplois ont été supprimés en six ans. Et pourtant, les commandes sont là, assure les représentants des salariés, mais par manque de trésorerie, la société basée à Sèvres (Hauts-de-Seine) ne peut s'approvisionner et produire ses fameux bateaux à boudins.

La direction et l’administrateur judiciaire vont travailler avec les prétendants et déterminer le meilleur repreneur. Mais aucun des candidats n’envisage de garder l’ensemble des 120 salariés. Certains sont surtout intéressés par les autres activités de Z Marine : la fabrication des ballons stratosphériques et des isolants pour satellites. Le canot pneumatique survivra-t-il une nouvelle fois ?