L'annonce est floue mais la volonté y est. «Nous devons entrer en Bourse, nous prévoyons de le faire», a lâché mercredi Evan Spiegel, le patron de l'application d'échange de photos et de vidéos éphémères (elles disparaissent au bout de quelques secondes), lors d'une conférence en Californie. Quand ? Pour quel montant ? Sous quel indice ? L'Américain de 24 ans n'a pas donné plus de précisions, mais ses stats font pâlir d'envie n'importe quelle jeune pousse : 100 millions d'utilisateurs, dont 65 millions d'usagers quotidiens.
De quoi attirer les investisseurs. En mars, des médias avaient annoncé que le géant chinois du e-commerce Alibaba comptait investir 200 millions de dollars (près de 185 millions d’euros) dans la start-up de Santa Monica. Un tour de table qui aurait fait grimper la valorisation de l’application au fantôme à 15 milliards de dollars, selon l’agence Bloomberg.
Dans le viseur des investisseurs : la jeunesse du public de Snapchat. 71% des utilisateurs de l’application ont moins de 25 ans, a affirmé une étude du site d’information américain Business Insider parue l’année dernière. La cible parfaite pour aider Mark Zuckerberg à étendre encore plus son empire bleu. Il y a deux ans, Facebook avait donc proposé à Evan Spiegel de racheter Snapchat pour 3 milliards de dollars. En vain, car le patron du réseau social jaune est attaché à son indépendance, comme il l’a encore rappelé mercredi. C’est donc en solo que s’est développé Snapchat depuis sa création, en 2011, par Evan Spiegel et Bobby Murphy, alors sur les bancs de l’université Stanford.
De joujou favori des ados de la génération selfie, Snapchat s'est par la suite diversifié et s'est récemment engagé sur la voie de l'information. Discover, sorte de plateforme d'actualités du réseau social, a été lancé en janvier. Un service accessible directement depuis l'application qui propose quotidiennement une sélection d'articles de onze médias américains, dont CNN, Cosmopolitan, ESPN et Vice. Un secteur que Snapchat semble vouloir approfondir. Il a récemment publié une offre d'emploi sur le Web. Le profil recherché ? Journaliste «passionné de la politique» et «afficionados de l'actualité» pour couvrir l'élection présidentielle américaine de 2016 «et d'autres actualités pour Snapchat».