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Libération

La Maif met le paquet sur l'économie du partage

EcoFuturdossier
L'assureur mutualiste annonce la création d'un fonds dédié aux start-up de cette nouvelle économie.
. (Photo Jung Yeon-Je. AFP)
publié le 28 mai 2015 à 17h25

Essor, boom, émergence, révolution, bulle… Les termes sont nombreux pour qualifier la multiplication des start-up de l'économie collaborative. Mais ce succès soulève une question : comment assurer ces nouveaux biens qui s'échangent, se prêtent et se louent ?

Pour les assureurs classiques, c'est un boulevard qui s'ouvre devant eux. La Maif l'a bien compris. L'assureur militant a annoncé jeudi la création d'un fonds dédié à l'investissement dans les start-up de l'économie du partage. Doté de «plusieurs dizaines de millions d'euros», il devrait être lancé l'été prochain. Objectif : fédérer tout un écosystème de start-up innovantes autour de lui.

Ça n'est pas la première incursion de la Maif dans l'économie collaborative. Depuis l'année dernière, le groupe met le paquet sur ce nouveau secteur. Partenaire de Ouishare, think tank de référence en le matière, la Maif investit surtout dans des start-up collaboratives.

En septembre dernier, Koolicar, service de location de voitures entre particuliers, a levé 2,6 millions d'euros auprès de l'assureur. Trois mois plus tard, le groupe finalisait un partenariat avec Airvy, un site de location de camping-cars entre particuliers. La dernière opération en date est chiffrée à quatre millions d'euros et concerne GuestToGuest, une plateforme devenue leader mondial de l'échange de maisons et d'appartements.

Pour la Maif, l'intérêt est évidemment de proposer à ces sites collaboratifs d'assurer leurs usagers. Et donc de gagner en popularité. «Notre ambition est de devenir un partenaire de référence de l'économie du partage», explique Pascal Demurger, directeur du groupe.

Le secteur fait partie des priorités du plan d'attaque de l'assureur pour les trois prochaines années. «Pour nous, l'économie collaborative est aussi stratégique, poursuit le directeur. Il nous permet de moderniser notre image et de séduire une génération plus jeune.»

D'autant plus stratégique que tous ont en tête le phénomène d'«uberisation» de l'économie, qui pourrait bien aussi toucher le secteur de l'assurance. Ne pas prendre le train en marche pourrait être fatal aux entreprises dites «classiques». «Aujourd'hui, assurer c'est couvrir un bien de manière permanente, que le client l'utilise ou pas. Mais avec la dépossession et le partage des biens, nous seront amenés à couvrir leur usage, et pour une durée déterminée», ajoute Pascal Demurger.

La Maif s'est déjà bien positionnée dans ce territoire en construction, avec une prise de participation totale dans les start-up de l'économie du partage à hauteur d'une dizaine de millions d'euros. Mais ce n'est qu'un début. Dans les semaines à venir, l'assureur devrait annoncer de nouveaux partenariats, toujours avec des start-up collaboratives.