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Libération

Nucléaire : François Hollande cède les réacteurs d’Areva à EDF

Publié le 03/06/2015 à 21h16

François Hollande a tranché. A l'issue d'une réunion à l'Elysée avec l'ensemble des ministres concernés par l'avenir de la filière nucléaire, et notamment d'EDF et Areva (détenus respectivement par l'Etat à hauteur de 84,5 % et de 87 %), il a acté la cession des réacteurs d'Areva à EDF. «L'enjeu n'est pas de répondre simplement à une difficulté financière que pourrait rencontrer Areva mais de pouvoir restructurer l'ensemble de la filière pour la doter d'une nouvelle perspective», a indiqué l'entourage du chef de l'Etat en précisant qu'«EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire» de cette activité réacteurs dont Areva restera actionnaire. C'est donc la fin d'un feuilleton qui virait au naufrage pour Areva qui, il y a trois mois, annonçait une perte de 4,8 milliards d'euros l'an dernier et la suppression de 6 000 postes d'ici à fin 2017 (sur un total de 44 000 salariés).

En cause, l’achat hasardeux d’une mine d’uranium par l’ex-patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, le marasme du marché de l’atome après Fukushima et, surtout, le poids financier du chantier du premier réacteur EPR en Finlande qui accuse d’interminables problèmes techniques et des années de retard. En officialisant la cession des réacteurs d’Areva à EDF, Hollande fait donc d’EDF (constructeur des 58 réacteurs français) le leader de la filière nucléaire française. Ironie du sort, c’est ce qu’a réclamé pendant des années l’ex-patron d’EDF, Henri Proglio, que le Président a choisi de remplacer en octobre 2014 par un de ses camarades de promotion à HEC Jean-Bernard Levy.