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L'objet

Drone d'engin: l'Hydrofoil, il flotte ou il vole ?

Ce jouet conçu par le français Parrot est un nouveau membre de la famille des minidrones de loisirs. Comme ses grands frères hydroptères, il plane au ras des flots.
L'Hydrofoil, le jouet pour s'envoler au-dessus de l'eau. (Photo DR)
publié le 12 juin 2015 à 19h08

Voilà un nouveau venu rigolo dans la famille déjà nombreuse des minidrones de loisirs grand public : l'Hydrofoil, du fabricant français Parrot, est un drone qui a le pied – ou plutôt le flotteur – marin. Comme son nom l'indique, ce drôle d'engin appartient à la catégorie aéronautique méconnue des hydroptères : un croisement hybride entre le bateau et l'avion inventé à la fin du XIXsiècle. Une fois lancé à pleine vitesse, l'hydroptère s'élève, et se maintient en équilibre à la surface de l'eau grâce à la portance de deux ailerons immergés (les «foils») reliés à la coque, qui fonctionnent selon le même principe qu'une aile d'avion… sauf qu'elle est sous-marine. A l'image de certains hydroptères qui font la navette entre les îles de la Méditerranée, l'Hydrofoil de Parrot flotte donc en version modèle réduit, et une fois ses quatre minirotors relevés et lancés, il surfe comme un grand sur l'eau.

Il n’a pas peur de se mouiller, et sa vitesse atteint 10 km/h, ce qui offre quelques sensations sur l'eau. Mais son utilisation est plutôt recommandée sur les plans d’eau calmes, lac ou bassin de piscine, reconnaît le fabricant. Les rouleaux de l’Atlantique sont à éviter, sans quoi le naufrage du petit drone amphibie (247 grammes seulement) est assuré. Connecté en Bluetooth, l’engin évidemment équipé d’une petite caméra snapchot, peut être piloté avec un smartphone. Mais sa portée est limitée à 20 mètres, tandis que l’autonomie de ses batteries ne dépasse pas 7 minutes. A noter que la partie rotors de l’Hydrofoil peut se détacher et s’utiliser comme un minidrone, volant cette fois. Bref, il y a de quoi s’amuser en famille pour un prix relativement accessible (169 euros).

La vidéo de démonstration mise en ligne par Parrot :

Spécialiste des petits drones accessibles à tous – il en a écoulé plus de 600 000 exemplaires – Parrot a dévoilé vendredi quatre autres modèles pilotables via smartphones (iOS et Android), dont l'Airborne Night avec petits projecteurs intégrés pour vol de nuit (129 euros) et l'Airborne Cargo (129 euros) qui peut transporter des briques de… Lego. Les gamins constructeurs apprécieront.

«Goose Flight»

A la frontière de l'aéromodélisme, on attend maintenant avec impatience le drone hydroglisseur avec rotors arrière, auquel Parrot et les fabricants n'ont apparemment pas encore pensé. On espère aussi un drone hydravion qui serait plus facile à piloter que les modèles réduits réservés aux semi-pros…et là, on a une pensée émue pour le fameux goose flight («vol de l'oie») du gigantesque H-A Hercules d'Howard Hugues, le plus gros hydravion (180 tonnes) jamais construit à l'époque pour l'armée américaine. Malgré ses huit moteurs Pratt et Withney de 3 000 chevaux chacun, ce qui devait être le chef-d'œuvre aéronautique de l'ingénieur-milliardaire ne parvint à décoller qu'une petite minute au ras des flots lors de son vol d'essai inaugural de 1947, à Long Beach. Un fiasco dont Hugues ne se relèvera jamais, d'autant qu'il était lui-même aux commandes du monstre. C'est une autre histoire racontée dans Aviator de Scorsese et American Tabloïd de James Ellroy qui nous éloigne un peu du sujet… Mais on ne se lasse pas de la vidéo du goose flight qui évoque finalement, en version XXXL, la démo du petit Hydrofoil-jouet :