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Avec 1,2% de croissance en 2015, l'Insee conforte le gouvernement

L'institut de statistiques confirme un début de reprise économique, mais s'attend à une stagnation du chômage.
This picture taken on March 15, 2010 in Paris shows the facade of the French statistics agency INSEE (National Institute of Statistic and Economic Studies). AFP PHOTO LOIC VENANCE (Photo Loïc Venance. AFP)
publié le 18 juin 2015 à 22h01

Pas forcément de quoi faire tourner les serviettes, mais assez pour aborder l’été de manière plus sereine pour le gouvernement. Dans sa dernière note de conjoncture, publiée ce jeudi soir, l’Insee vient confirmer la prévision de croissance de l’exécutif pour 2015. L’institut se montre même un peu plus optimiste, tablant sur une progression de 1,2% de l’activité économique cette année, contre 1% attendu jusqu’ici par Bercy. Le meilleur chiffre depuis 2011, et, surtout, une croissance six fois plus élevée que l’année dernière (+0,2%). Après un bon premier trimestre (+0,6%), l’Hexagone devrait ainsi enchaîner deux trimestres à +0,3%, avant d’accélérer un peu (+0,4%) sur les trois derniers mois de l’année.

Les raisons de ce – timide – retour de la croissance ? De faibles cours du pétrole et de l'euro, tout d'abord, qui, malgré de récents rebonds, «restent mi-2015 largement inférieurs à leurs niveaux de mi-2014», explique l'Insee. Des phénomènes qui «continuent à se diffuser dans les économies de la zone euro», boostant tant le pouvoir d'achat des particuliers que les exportations des entreprises. Conséquence : la consommation des ménages, même si elle devrait ralentir, «serait de nouveau le principal facteur» de la croissance, notamment au deuxième trimestre. A partir du second semestre, les dépenses des entreprises accéléreraient à leur tour. Grâce à de meilleures conditions de financements liées à la baisse des prix du pétrole et à la politique expansionniste de la BCE, mais aussi au CICE et au «pacte de responsabilité» qui tardaient jusqu'ici à produire leurs effets.

Emplois supplémentaires et pouvoir d'achat

Résultat : la France devrait connaître, à la fin de l’année, 114 000 emplois supplémentaires par rapport à la fin 2014. Malgré un début de reprise, c’est encore l’emploi non marchand (+53 000, dont 24 000 contrats aidés) qui contribuerait à plus de la moitié de ces créations de postes, contre 41 000 emplois seulement dans le secteur marchand, le reste provenant de l’emploi non salarié. Pas de quoi, cependant, faire baisser le chômage, qui se stabiliserait à 10,4% de la population active à la fin de l’année, contre 10,3% au premier trimestre.

Mais bonne nouvelle : le pouvoir d’achat des ménages devrait connaître un bon de 1,9% en 2015, sa plus forte progression depuis 2007. Une hausse qui fait suite à un ralentissement des impôts et à la croissance des revenus de la propriété, notamment des dividendes.

Ce scénario rassurant repose cependant sur une inconnue, qui pourrait tout remettre en cause : le règlement, ou non, du dossier grec… Car si aucun accord avec Athènes n’est trouvé dans les semaines qui viennent, nul ne peut prédire ce qu’il adviendrait alors de la zone euro. Et donc de la France.