La bataille des taxis contre UberPop a franchi un cap le week-end dernier à Lyon. Un client a été agressé dans la nuit de samedi à dimanche, a rapporté l'édition lyonnaise de 20 minutes. «Il a été frappé au visage à coups de poing par des chauffeurs de taxi», a indiqué la police lyonnaise au journal.
Cet homme de 26 ans voulait faire appel à UberPop après qu'un chauffeur de taxi lui a refusé une course, au prétexte qu'il faisait grève. «Je lui demande alors pourquoi la lumière verte est allumée, a raconté Alexandre à RMC. Il m'insulte en me disant que ce n'était pas mes affaires. A ce moment-là, j'ai eu le tort de lui répondre "pas étonnant que de plus en plus d'utilisateurs se tournent vers Uber".» Il s'éloigne et se fait rattraper. «J'ai pris plusieurs coups au visage par, à mon avis, deux personnes différentes.»
«Il est dans un sale état, je ne reconnaissais pas mon fils, a témoigné le père de la victime, interrogé par Europe 1. Il a trois fractures, à la mâchoire, le nez cassé, plus de sinus et la pommette défoncée. On va lui mettre des plaques métalliques, lui visser tout cela sous la pommette pour la renforcer.» Le jeune homme est en interruption de travail temporaire pour vingt-et-un jours, a posté une photo de son visage tuméfiée sur Internet.
Client UberPop agressé: «Ils m'ont laissé dans ma flaque de sang», témoigne Alexandre http://t.co/DQ9F8p6d9D pic.twitter.com/6Ck3HKLlz1
— 20 Minutes Lyon (@20minuteslyon) June 23, 2015
Le président de la fédération des taxis indépendants du Rhône, interrogé sur Europe 1, affirme qu'il n'existe «aucune preuve» qu'un chauffeur de taxi soit impliqué.
Interdiction préfectorale
Cette même nuit à Lyon, un chauffeur UberPop a été encerclé par des taxis, s’est plaint d’insultes et son véhicule a été recouvert d’autocollants. Enfin, des barrages filtrants de taxis ont été organisés aux abords d’établissements de nuit.
La tension est montée après la décision du préfet du Rhône, prise jeudi, d'interdire le service UberPop. Michel Delpuech a justifié son interdiction par le souci d'éviter «les risques de trouble à l'ordre public», et pour assurer la sécurité des personnes transportées via ce service, alors que «la qualification et la formation des conducteurs ne sont pas garanties». Dans les deux cas, c'est raté.
En réaction à la décision préfectorale, les conducteurs UberPop ont décidé de monter un collectif sur Facebook : «Pour que Uber continue à Lyon.» Avec pour objectif de peser sur les pouvoirs publics.