C’est une des mesures phares mises en avant pour lutter contre la pollution de l’air : aligner la taxation du diesel sur celle de l’essence d’ici à 2020. Elle a été proposée par la commission d’enquête du Sénat qui, dans son rapport rendu public mercredi, évalue globalement à 101,3 milliards d’euros le coût annuel de cette pollution en France.
Or, jeudi matin, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a exclu cet alignement dans ce délai. «A terme, l'alignement est souhaitable», a précisé ensuite la ministre, sans mentionner de date, et en expliquant qu'il fallait «trouver un dispositif pour neutraliser les avantages du diesel sans augmenter la fiscalité».
Une position que dénonce Lorelei Limousin, responsable des politiques de transports pour l'association Réseau Action Climat, qui juge «inacceptable de maintenir l'avantage fiscal du gazole quand on connaît le coût sanitaire et économique de la pollution de l'air. Le secteur des transports est une des sources principales de la pollution de l'air, c'est aussi la première source de gaz à effet de serre au niveau national, on ne peut pas maintenir un système aussi consommateur d'énergies fossiles».
Assurant que l'écart entre la taxe diesel et la taxe essence, en France, est bien supérieur à la moyenne européenne, Lorelei Limousin estime que «le rattrapage est incontournable si on veut cesser d'encourager l'achat» de ce type de véhicules. «La pollution de l'air constitue la première préoccupation environnementale des Français, conclut-elle. Elle provoque 42 000 décès par an, ça coûte 100 milliards d'euros. La punition, pour les Français, c'est le statu quo.»