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Windows 10, Microsoft au rattrapage

La firme américaine lance ce mercredi son dernier système d’exploitation chargé d’effacer l’échec de son prédécesseur.
Démonstration de Windows 10 à New York, mardi. (Photo Mike Segar. Reuters)
publié le 29 juillet 2015 à 7h02

Rattraper le coup : c'est l'objectif de Microsoft, qui lance ce mercredi la dixième mouture de son système d'exploitation, baptisée Windows 10, dans 190 pays. Le nouvel «OS» («operating system») de la marque américaine tentera de faire oublier l'échec commercial de son prédécesseur, Windows 8, et de sa version 8.1, utilisés sur un peu moins de 13 % des machines à l'été 2014. Windows 10 est censé équiper un milliard de machines d'ici à 2018, soit les deux tiers du nombre d'utilisateurs des différentes versions de Windows présentes aujourd'hui dans le monde.

Face au déclin du marché des ordinateurs, la marque de Bill Gates mise sur un système d'exploitation qui se veut universel, adapté aussi bien aux PC et consoles Xbox qu'aux smartphones et tablettes. Il s'agit de répondre à la diversification des usages et à la hausse de la mobilité, mission pour laquelle Windows 8, très axé sur la navigation pour tablette et les usages tactiles, avait échoué.

Masse critique

Microsoft, très en retard sur le virage mobile, semble vouloir s'assurer d'atteindre rapidement une masse critique d'utilisateurs, quitte à proposer Windows 10 comme une mise à jour gratuite pour les usagers des versions 7 et 8, soit 75 % des utilisateurs. Une petite révolution, qui témoigne d'un changement de modèle économique de Microsoft, dont la stratégie de monétisation devrait fortement évoluer. Même les pirates, détenteurs d'une licence non officielle de Windows, se verront proposer ce changement. Ces derniers pourraient bénéficier d'offres préférentielles pour passer à une version légale. Côté entreprises, l'une des plus importantes parts de marché de Microsoft, la fin annoncée du support technique de Windows 7 pourrait les pousser à sauter une génération pour acquérir directement l'édition 10.

La stratégie vise à stimuler la migration vers ce nouveau support, pour proposer une base suffisamment large pour que les développeurs s'engagent dans la création de logiciels pour Windows 10. Autrement dit : il faut amorcer la pompe pour augmenter le nombre d'applications disponibles sur ses smartphones. Leur faiblesse a pour l'heure fortement grévé la compétitivité des Windows Phone face aux téléphones Apple et Android, Microsoft a également revu sa copie en matière d'ergonomie et de compatibilité. L'un des objectifs du groupe est de convaincre les éditeurs d'applications de créer des versions Windows de leurs applications déjà existantes. Les utilisateurs du traditionnel duo souris/clavier, déboussolés par la disparition du non moins traditionnel menu «démarrer», seront donc heureux d'apprendre le retour de cette interface, dans une version hybride qui intègre les vignettes de Windows 8.

Internet explorer poussé vers la sortie

Au rayon des nouveautés, Windows 10 propose une version améliorée de Cortana (non, pas celle d'Halo), l'équivalent Microsoft de Siri. Le système d'exploitation tend également à généraliser les systèmes de déverrouillage biométriques, dont la reconnaissance faciale ou le scanner rétinien. Internet explorer, «le navigateur dont on ne sert que pour en installer un autre», si l'on en croit les trolls, ne sera pas totalement supprimé, mais poussé vers la sortie par l'arrivée de Edge, vanté comme plus performant que Firefox et Chrome. Le navigateur permet, entre autres, d'annoter une page Web ou d'enregistrer des contenus Web dans une liste de lecture, pour les consulter ensuite dans un format plus lisible, dépouillé des liens et encarts publicitaires. Windows 10 intégrera enfin le système de «bureau virtuel», qui permet de basculer rapidement d'un bureau personnel à un bureau professionnel.