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Libération

EDF prend le contrôle des réacteurs d’Areva

publié le 30 juillet 2015 à 20h46

Le schéma était connu depuis deux mois et la décision de l’Elysée, le 3 juin, qui avait enjoint les deux entreprises à se rapprocher pour aider Areva à sortir de ses difficultés financières.

Les groupes, détenus respectivement par l’Etat à hauteur de 84,5 % et 87 %, ont conclu un protocole d’accord, signé jeudi, qui prévoit un contrôle majoritaire par l’électricien d’Areva NP (activités de construction et de services aux réacteurs). Présentée comme un plan de sauvetage de la filière nucléaire française, l’opération va ramener Areva au périmètre de l’ancienne Cogema (mines, enrichissement de l’uranium, retraitement, recyclage des déchets). Areva conservera 25 % au maximum de l’entité Areva NP, tandis qu’EDF envisage une participation de 51 à 75 %, avec potentiellement la participation de partenaires minoritaires.

Le spécialiste du nucléaire a chiffré ses besoins de financement d'ici 2017 à environ 7 milliards d'euros. En plus de la prise de contrôle de la partie réacteurs par EDF, l'entreprise prévoit d'obtenir 1,2 milliard à travers des financements propres (gestion optimisée de la trésorerie, levée au niveau de ses actifs industriels), et 400 millions via des cessions d'actifs. Quant aux 3,4 milliards d'euros restants, Areva va réaliser une augmentation de capital «significative», selon Stéphane Lhopiteau, le directeur financier.

La multinationale a accumulé les déboires, en particulier en Finlande, où l’EPR d’Olkiluoto n’est toujours pas en service douze ans après le début des travaux.

En mars, Areva, qui emploie 28 520 personnes dans l’Hexagone, sur près de 44 000 au total, a annoncé 5 000 à 6 000 suppressions de poste dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France d’ici à fin 2017.