A première vue, l’objectif est atteint. La réunion qui s’est tenue lundi après-midi au ministère de l’Agriculture a permis de débloquer la situation au marché du porc breton (MPB) de Plérin, dans les Côtes-d’Armor. La cotation était interrompue depuis la décision, il y a une semaine, de Bigard et Cooperl, deux des principaux acheteurs de la filière, de ne plus se présenter aux séances. C’est sur ce marché que se négocie 12,5 % de la production française ; il sert de référence pour fixer le prix de la viande de porc au niveau national. Il va donc reprendre ses cotations ce matin, mais sans ces deux sociétés d’abattage et de transformation qui ont boycotté la médiation entre les acteurs de la filière organisée par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
«Nous affecterons les quotas de Cooperl et Bigard et nous verrons bien, a déclaré le président du MPB, Daniel Picart. Nous restons, et nous tenons à faire ce marché.» Car le MPB est la «meilleure protection pour tous les éleveurs», a poursuivi son président. Et avec des stocks qui ne cessent de croître, les éleveurs n'auraient eu d'autre possibilité que de les vendre au plus offrant, même hors de ce MPB placé en danger de mort.
A propos du maintien du prix minimum de 1,40 euro le kilo préconisé par le gouvernement - et qui correspond à la moyenne du coût de production -, Daniel Picart a admis que «la mécanique du marché peut le faire descendre en dessous. On verra en fonction des enchères quel prix on va obtenir». Réponse ce matin.