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Le jackpot du patron d’Alcatel relance la polémique sur les «parachutes dorés»

publié le 30 août 2015 à 19h36

«Lorsqu'il n'y a pas de résultats, il ne devrait pas y avoir de bonus», expliquait le président du Medef, Pierre Gattaz, sur Canal + en mai. Dimanche, le JDD a pourtant révélé que le directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, qui quitte son poste suite au rachat de l'équipementier franco-américain par le finlandais Nokia, devrait toucher un pactole de 13,7 millions d'euros au total, entre stock-options (1 million), prime de non-concurrence (4,5 millions) et surtout un «package» de 2,385 millions d'actions représentant la coquette de somme de 8,2 millions d'euros. Légal, mais pas très moral. D'autant qu'à 53 ans, Michel Combes va évidemment continuer à travailler, le patron d'Altice, Patrick Drahi, (actionnaire de Libération) devant lui confier le 1er septembre la présidence de Numéricable-SFR. Alcatel-Lucent a volé au secours de son dirigeant, affirmant que ce dernier «a permis de multiplier par six la valeur de l'entreprise et l'a sauvée de la faillite». Censé redresser le groupe, le «plan shift» de Combes - arrivé chez Alcatel en mai 2013, a pourtant abouti à sa vente en rase campagne. Non sans avoir provoqué la suppression de 10 000 postes, dont 700 en France. En mai, Combes s'était engagé à renoncer à un «gros chèque». Apparemment il a changé d'avis. Alcatel argue qu'il ne s'agit pas d'une «prime de départ» mais d'une rémunération en actions dont le versement est conditionné à la réussite du mariage avec Nokia. N'empêche, cette nouvelle affaire de parachute doré fait désordre. Face à la polémique, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, a fini par lâcher : «Je lui demande d'y réfléchir.» Pas très incitatif.