La solidarité, d’abord. Mais la réflexion, très vite. Il faut entendre le désespoir de ces éleveurs pris dans la tempête du marché mondial, qui voient le travail d’une vie menacé par une implacable baisse des prix doublée d’une féroce concurrence. Celui qui investit, se modernise en s’endettant, respecte les nouvelles normes, se donne sans compter du petit jour à la nuit tombée pour se maintenir à flot, ne peut pas rester sans réagir devant les sentences cruelles de la mondialisation agricole. Pourtant, les aides - indispensables à court terme pour éloigner un danger mortel - ne sauraient résoudre le problème à terme. Il existe un autre modèle agricole, fondé sur la proximité avec les consommateurs, sur la qualité plus que sur la quantité, respectueux de l’environnement et soutenable sur le long terme. Un modèle qui n’est pas une aimable utopie défendue par quelques écolos rêveurs ou des bobos inconséquents mais par d’autres syndicats agricoles, par une armée d’experts et par les responsables de grandes organisations internationales. Un modèle qui exige une transition longue et organisée tant il est vrai qu’on ne peut sacrifier les agriculteurs d’aujourd’hui aux projets de demain. Mais un modèle qui s’imposera inéluctablement parce qu’il est en adéquation avec le souci écologique, la limitation des souffrances animales et l’exigence de qualité qui animent de plus en plus les consommateurs. Un plan de sauvetage qui ne tiendrait pas compte de ces réalités nouvelles ne sauverait rien du tout.
Dans la même rubrique
Les plus lus