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Peuplade : un réseau social près de chez vous

Ce nouveau site lancé ce mardi propose aux voisins de se réunir autour d'événements et services.
Pour le moment, Peuplade concerne Paris, Marseille et Grenoble. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 8 septembre 2015 à 12h49

Aux antipodes des amis virtuels jamais rencontrés «IRL» (in real life), le réseau social Peuplade, officiellement lancé ce mardi dans toute la France, propose de former des communautés avec ses voisins. Encore balbutiant – Peuplade ne compte que 3 000 inscrits dans les trois villes, (Paris, Marseille et Grenoble) testées depuis mars – le site cherche à enrichir la vie de quartier. Pour s'inscrire, l'utilisateur tape son adresse et complète un profil avec photos et centres d'intérêt, à la manière d'un réseau social classique. Ouvert aux habitants et commerçants d'un quartier, Peuplade a déjà créé plus de 40 000 communautés dans toute la France.

Décrit par son directeur, Grégoire Even, comme «un prétexte à la rencontre et non une plateforme marchande entre particuliers», le réseau social offre trois fonctions : offrir ou demander un service, organiser un événement avec ses voisins et découvrir leurs profils. «Nous pensons que la connaissance mutuelle est essentielle pour bien vivre ensemble. Le digital est un très bon outil pour ça, il permet de faire partie d'une communauté et de se sentir utile», explique Grégoire Even. 

Les secteurs connectés par Peuplade, que l'on peut consulter même sans y habiter, sont calqués sur le modèle des conseils de quartier. Dans le XXe arrondissement de Paris, berceau de Peuplade où résident deux des trois créateurs du réseau, événements et annonces sont nombreux : «Ciné entre voisins», «apéro d'accueil», «recherche de bricoleur», ou conseil sur le resto Thaï du coin. Ailleurs en France (pour l'heure, 70% des inscrits sont parisiens), l'activité est pour l'heure moins foisonnante. «Il faut que ça s'amorce, reconnaît Peuplade, une fois que quelques personnes créent des événements, l'activité démarre.»

«Esprit village»

La start-up, d'abord pensée pour les grandes agglomérations, sera aussi disponible dans des villes moyennes et des villages. Dans ce cas, ce seront les communes entières qui seront considérées comme une «peuplade». L'idée du site n'est pas «de demander une rémunération pour prêter deux tabourets», insiste le directeur du site, mais d'importer un «esprit village» dans des villes réputées anonymes. Peuplade est encore dépourvu de modérateur, car le besoin ne s'en est pas fait sentir. Bisbilles, commérages et trollages semblent pourtant inévitables dans des rapports de voisinage : «On essaie de construire un esprit bienveillant, explique Grégoire Even. Bien sûr, quand le réseau se sera étendu, il y aura peut-être quelques soucis.»

Encore nébuleux, le modèle économique de l'entreprise devrait jouer à front renversé par rapport aux réseaux sociaux «traditionnels» : au lieu de pister les utilisateurs et de proposer des espaces de publicité ciblée aux annonceurs, Peuplade souhaite être le porte-voix des demandes d'une communauté auprès d'un prestataire de service. «Si plusieurs jeunes mamans demandent où trouver tel ou tel produit, détaille le dirigeant, nous essaierons de contacter un fabricant local, qui pourra, par exemple, organiser une réunion tupperware. Toujours avec l'idée que le réseau soit un facteur de création de lien social.» Aujourd'hui, le réseau cherche avant tout à atteindre une masse d'utilisateurs indispensable pour s'installer durablement. Peuplade vise les 20 000 inscrits d'ici la fin de l'année.