Difficile de dire s’il s’agit d’une bonne série ou pas. Les scénarios sont fidèles à l’œuvre d’Agatha Christie. Et l’acteur principal, David Suchet, obsédé par ce rôle, l’incarne à la perfection. Mais une chose m’a toujours troublée dans cette série sans que je parvienne à définir sa nature exacte. En fait, je la trouve terriblement glauque. Elle me met mal à l’aise. Le même genre de sensation que j’éprouvais quand j’étais petite dans la salle commune de la maison de retraite de ma grand-mère.
Dès le générique, le saxophone me susurre à l’oreille que la vie ne mérite pas d’être vécue, que le monde n’est que noirceur et perversité. Ensuite, il y a le grain, la lumière, les décors années 30, le mobilier art-déco, le maquillage des femmes de l’époque mais le tout revisité par la fin des années 80 - une superposition des époques qui m’évoque des cauchemars d’enfance. Tout est silencieux, compassé, lourd comme des rideaux en velours. Et il ne sert à rien de s’accrocher à Poirot pour espérer un peu de légèreté, il est aussi antipathique qu’énigmatique. On est loin de la noirceur sexy des films américains, la noirceur anglaise vous dégoûte de l’existence et de vos semblables sans avoir l’air d’y toucher.
Hercule Poirot sur TV Breizh, ce lundi à 20 h 45