600 millions d’hectolitres vendus annuellement. Soit 240 milliards de demis ou encore 120 milliards de pintes. C’est ce que pourrait peser le futur groupe géant de la bière né de la fusion du leader mondial Anheuser-Busch InBev avec le numéro deux SABMiller. Cette proposition de rapprochement a été faite par le numéro 1 planétaire, le belgo-brésilien AB InBev (Budweiser, Leffe, Stella, Corona), au britanno-sud-africain SABMiller (Pilsner Urquell, Peroni, Miller et Grolsch).
AB InBev a confirmé avoir approché SABMiller, tout en précisant qu'il n'y a «aucune certitude sur l'issue» de la manoeuvre. Mais rendre publique cette offre non sollicitée est une manière de mettre la cible sous pression, c'est le cas de le dire. L'objectif pour le leader mondial AB InBev est de combiner sa position dominante en Amérique latine avec la forte présence de SABMiller en Afrique, où le belgo-brésilien est absent, ainsi qu'en Asie. La réussite AB InBev réside dans sa stratégie de réduction des coûts et sa politique de développement de la marque Budweiser sur un plan planétaire.
Un deal à 130 milliards
Si le deal se réalise, le mastodonte né de la fusion représenterait un tiers de la bière vendue et consommée dans le monde. Selon des experts, en 2014, AB InBev représentait en effet quelque 21 % du marché mondial et SABMiller 15 %. Le poids du nouveau groupe ainsi créé serait de l’ordre de 275 milliards de dollars. Mais pour acquérir SABMiller, AB InBev pourrait avoir à débourser jusqu’à 130 milliards de dollars, la dette du britanno-sud-africain incluse. De telles méga-fusion sont de plus en plus fréquentes dans un marché mondial de plus en plus dominé par de puissantes multinationales.
Si, pour se protéger, SABMiller choisissait de ne pas être racheté par AB InBev, le britanno-sud-africain pourrait se rapprocher d'un autre cador de la bière, le néerlandais Heineken. Mais son offre de fusion faite l’an passé au troisième brasseur mondial avait été repoussée. En vertu de la réglementation boursière britannique, AB InBev a désormais jusqu’au 14 octobre pour décider de faire une offre ferme ou non, délai qui peut toutefois être étendu.