Bien sûr, il y a eu l’arrivée de la TNT gratuite qui a multiplié les possibilités de choix pour le téléspectateur, même s’il s’agit davantage de quantité que de qualité, il est vrai. Mais la révolution qui bouscule aujourd’hui les chaînes de télévision est beaucoup plus profonde. Elle remet en cause l’antique principe de fonctionnement de ces chaînes : un(e) individu seul(e) ou en groupe qui s’assoit dans un canapé ou un fauteuil et qui, à l’aide d’une boîte à plusieurs boutons, choisit le mieux disant, et offre au passage son temps de cerveau disponible. Ce que les chaînes peuvent perdre dans un futur proche, c’est la maîtrise de leur flux, et, à l’arrivée, la puissance de leur marque. Aujourd’hui, le public (du moins une partie) ne regarde plus seulement la télé : il regarde des programmes sur tous les supports possibles (télé, ordinateur, tablette, etc.) sans se soucier de qui l’a pensé, produit, diffusé… Il regarde où il veut, au moment où il le souhaite. C’est lui qui décide. Le challenge pour les chaînes historiques en particulier est de sortir de leur grille de programmes habituelle et d’exister sur ces nouveaux supports de diffusion où se trouve leur nouveau public, sans voir leur identité se diluer, et en créant de nouveaux liens de fidélité avec des spectateurs toujours plus volatiles. Des nouveaux arrivants, comme Netflix, ont déjà réussi ce pari.
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