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Libération

L’Egypte va acheter les deux Mistral non livrés à la Russie

L'Egypte et la France ont officialisé le rachat des deux navires militaires dont la livraison à la Russie avait été annulée. Le montant de la vente tourne autour de 950 millions d'euros.
Caractéristiques du navire de guerre Mistral et chronologie de la vente de 2 bâtiments (Photo K. Tian-J.M. Cornu/P. Defosseux. AFP)
par AFP
publié le 23 septembre 2015 à 13h10
(mis à jour le 23 septembre 2015 à 18h53)

Epilogue pour la vente des Mistral. La France a trouvé un accord avec l'Egypte pour l'acquisition de ces deux navires militaires qui devaient initialement être livrés à la Russie, avant que la vente soit annulée.  L'annonce a été faite par l'Elysée ce mercredi à la mi-journée : «Le président de la République s'est entretenu avec le président Sissi. Ils se sont accordés sur le principe et les modalités de l'acquisition par l'Egypte des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral».

Cette annonce met un terme aux multiples rebondissements dans cette affaire de vente contrariée en raison de l’implication de Moscou dans la crise ukrainienne. Quatre pays - le Canada, l’Inde, Singapour, mais surtout l’Égypte - avaient exprimé un intérêt «sérieux» pour le rachat.

«Les discussions étaient largement entamées et bien engagées avec L'Egypte, elles se concrétisent», a expliqué le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à l'issue du Conseil des ministres. Les navires doivent être livrés début mars 2016. «Quatre mois de formation en France d'environ 400 marins égyptiens sont prévus dans le contrat et au printemps prochain des exercices conjoints seront organisés entre les Marines française et égyptienne», a expliqué une source gouvernementale.

Un accord à 950 millions d'euros

Les deux navires de guerre seront vendus pour un montant d'environ 950 millions d'euros, selon l'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. «Je ne vais pas vous annoncer le prix mais je vais réfuter totalement ce qui a été annoncé par certains, qui consisterait à dire qu'il y aurait là une perte qui serait liée à cet accord», avait précedemment assuré Stéphane Le Foll. «Les choses sont négociées, elles seront précisées le moment venu», avait-t-il ajouté.

Selon des informations de presse, confirmées de source proche du dossier, les négociations avec l'Egypte pour l'acquisition des deux bâtiments bloquaient jusqu'ici sur le prix fixé par Bercy et que les Égyptiens auraient trouvé trop élevé. Selon La Tribune, Le Caire est intéressé par ces bâtiments afin de renforcer sa force marine. Selon une source gouvernementale française, «il n'y a pas une grande culture marine en Egypte». Or les deux navires devraient être positionnés en mer Rouge et en mer Méditerranée. Ces emplacements sont stratégiques pour l'Egypte, qui a procédé cet été à l'élargissement du canal de Suez, et qui souhaite se protéger face à la menace terroriste de la Libye voisine.