Petit à petit, les Kindle disparaissent de chez Waterstones. La grande chaîne de librairies britannique récupère les espaces utilisés pour ces liseuses afin d'y remettre des livres imprimés, explique la revue professionnelle The Bookseller. «Les ventes de Kindle restent mauvaises, justifie James Daunt, le directeur général de Waterstones. Ça ressemble beaucoup à un de ces inexplicables best-sellers : un jour vous vendez comme un malade, le lendemain vous profitez de chaque vente parce que vous savez que vous vous rapprochez du moment où vous retirerez le produit de vos étals pour toujours afin de faire de la place pour quelque chose de nouveau. Parfois, bien sûr, ces produits rebondissent, mais nous n'avons aucun signe laissant présager ça avec les Kindle pour l'instant.»
Chez Blackwell's, un concurrent de Waterstones, même constat : les liseuses se vendent de moins en moins. Les ventes concernent plutôt des renouvellements de matériel, assure le PDG, David Prescott, à The Bookseller. Pour le cabinet d'analyse Enders, ce n'est «pas une surprise» de voir Waterstones retirer ses Kindle. «Les liseuses pourraient devenir un des produits technologiques ayant eu la durée de vie la plus courte», prévoit l'analyste Douglas McCabe.
Au cours des trente-six premières semaines de 2015, les ventes de livres papier ont augmenté de 4,6 % au Royaume-Uni par rapport à la même période en 2014, selon une étude de Nielsen Bookscan. C’est la première fois depuis 2007 que le marché du livre imprimé croît d’une année sur l’autre à cette période.