Dix secondes. Voilà le temps qu'il faut désormais pour nourrir un enfant à l'autre bout du monde. L'astuce ? L'application «ShareTheMeal» («Partage le repas»), lancée jeudi par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (Pam) à destination des utilisateurs de smartphones tournant sous iOS et Androïd. Celle-ci permet d'effectuer en un «clic» un micro-don de 0,40 euros au Pam, engagé de longue date dans la lutte contre la faim dans le monde.

On l'a donc téléchargée pour nous aussi «partager [notre] repas pendant un dîner entre amis ou en déjeunant au bureau». L'appli, nouveau moyen pour engager les masses dans la défense des causes ? «C'est un vecteur de mobilisation important pour le Pam, dans l'air du temps. Les donateurs peuvent ainsi partager leurs expériences sur les réseaux sociaux», explique Léo Barruol, de la représentation française du Programme alimentaire mondial. Le message d'introduction au démarrage de l'appli donne le ton : «Il y a 20 fois plus d'utilisateurs de smartphones que d'enfants affamés. Imaginez l'impact que nous pouvons avoir ensemble !»

La page d’accueil de ShareTheMeal nous apprend ensuite que plus d’1,9 million de repas ont déjà été partagés. Dont 1,7 million via la version beta de l’application, lancée en juin dans trois pays, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Durant cette phase de test, 120 000 utilisateurs ont soutenu la distribution de repas à des élèves du Lesotho, en Afrique.

ShareTheMeal s’est lancée jeudi dans d’autres pays, dont la France, avec un nouvel objectif : fournir 20 000 repas aux enfants syriens réfugiés en Jordanie et bénéficiant du programme de cantines scolaires du Pam. A l’écran, cela ressemble à une campagne de crowfunding, avec une barre de progression indiquant que 4% de l’objectif a pour l’instant été atteint.

Pour contribuer, il suffit d'un clic sur le bouton jaune au milieu de l'écran et d'un autre sur le montant du don (de 0,40 euros correspondant à une ration d'une journée pour un enfant, à 146 euros pour un an). On est ensuite redirigé vers un formulaire de paiement pour renseigner sa carte bancaire (ou payer via le système Paypal). Voilà, le don est parti. OK, facile. Tellement facile qu'on se surprend à donner plusieurs fois d'affilées. «On peut faire autant de dons qu'on le souhaite», sourit Léo Barruol. Le défi sera d'être régulier.