Imaginez une nationale qui fait fondre la neige et empêche le verglas de se former. Une section de cette route est testée discrètement depuis début 2014 dans le Doubs. Le procédé, expérimental, a été mis au point par Eurovia, un des leaders mondiaux de la construction d'infrastructures routières. Dès qu'il neige, «la pellicule n'a pas le temps de se former sur la surface», assure Ivan Drouadaine, directeur du centre de recherches d'Eurovia. Sous le tronçon, des tubes horizontaux sont installés à moins d'un mètre de profondeur. L'eau qui y circule conserve une température presque constante et alimente en calories une pompe à chaleur installée sur le côté. L'énergie récupérée chauffe un deuxième réseau d'eau, placé quant à lui juste sous le revêtement de la chaussée. «Nous arrivons à garantir une dizaine de degrés à la surface de la route, même en plein hiver», assure le responsable. Commercialement, Eurovia vise les parkings de supermarché, les pentes dangereuses et tout segment à risque où les glissades sont proscrites. Des sites pilotes verront le jour dans les deux prochaines années, explique Ivan Drouadaine. L'équipe va désormais se concentrer sur l'autre pan du projet Novatherm : récupérer la chaleur de la route en été. «Sur l'enrobé, la température monte facilement à 60 degrés», poursuit l'ingénieur. L'énergie captée pourrait servir à alimenter un réseau d'eau chaude pour des piscines ou des équipements voisins.
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