Les petits sont fascinés par les écrans des grands. Et comment les en blâmer ? A voir l’écran de nos smartphones se refléter dans nos yeux à longueur de journée, à voir l’écran plat vissé à nos doigts comme une extension du corps humain, ils sentent bien qu’il se joue là un enjeu crucial de nos vies, et veulent en être aussi. Ils ont bien raison : les smartphones, c’est ce qu’on a inventé de plus rigolo depuis la piscine à boules.
Mais faut-il pour autant céder à l'appel des fabricants de jouets, qui commercialisent à tour de bras des gadgets «connectés» aux téléphones des parents ? De la Barbie-qui-parle au robot Star Wars télécommandé, les catalogues de Noël regorgent de bêtises incapables de fonctionner sans leur application pour iOS et Android. Mais il existe d'autres façons d'assouvir la juvénile soif de technologies sans pour autant mettre dans leurs mains sales et maladroites notre Galaxy S6 à 600 balles.
Android dans ta télé
«Maman, maman, je peux jouer à Angry Birds ?» Oui, mais pas sur mon téléphone. Il existe des consoles spécialement conçues pour transposer les jeux mobiles sur l'écran de la télé, avec une manette en plastique. Le précurseur en la matière s'appelait Ouya, et promettait en 2012 une plateforme ouverte de jeux à télécharger, vendue 99 dollars. Finalement réservée aux jeux «free-to-play», totalement ou partiellement gratuits, elle n'a jamais marché. Nvidia, le concepteur de cartes graphiques, a lancé cette année sa propre console Android sous le nom de «Shield», orientée jeux vidéo mais aussi VOD et lecture de vidéos en 4K (entre 199 et 299 euros).
Et en parallèle, la marque Lexibook a mijoté une alternative made in France, appelée Playdroid, spécialement à destination du jeune public avec le catalogue de jeux Android, mais aussi une bibliothèque de musiques et vidéos et un accès Internet sous contrôle parental. Avec son look épuré tout blanc aux lumières bleues, ce n'est sans doute pas un hasard si l'objet rappelle la Wii de Nintendo. Son prix est modeste (environ 100 euros), mais ses possibilités aussi : de nombreux jeux reposant sur des contrôles tactiles sont injouables à la manette. Pour une bonne transposition des gestes tactiles au contrôle de boutons, il n'y a encore que les consoles portables pour adultes qui s'en sortent bien.
Un microscope dans ton smartphone
«Papa, je peux prendre des photos avec ton téléphone ?» Oui, mais dehors. Aux enfants qui passent trop d’heures affalés sur le canapé à tapoter l’iPad, Ravensburger veut redonner le goût de la nature et de l’aventure en sortant cette année un «Tabletto’scope» (environ 25 euros) qui transforme en miscroscope n’importe quel smartphone ou tablette qui nous passe sous la main. Pas besoin d’appli spécifique : la bonne idée consiste à exploiter la fonction appareil photo déjà présente sur tous les modèles de téléphones, et de booster son capteur en prenant les clichés à travers des lentilles grossissantes.
L’objet lui-même n’est que plastique : c’est une grosse boîte bleue et blanche sur laquelle on installe une plateforme où installer l’objet observé, une lampe alimentée par trois piles pour éclairer l’objet par-dessus ou par-dessous, et une réglette pour choisir un grossissement moyen (avec une lentille) ou fort (deux lentilles). Ne reste qu’à poser le téléphone ou la tablette par-dessus en alignant son objectif dans la lumière.
C’est bête, mais ça fonctionne du tonnerre : l’excitation de notre première pelure d’oignon observée au microscope à l’école est revenue dès qu’on a réglé la mise au point. Cheveu, autocollant, moustache de chat, pièce de monnaie, bout d’ongle cassé… On a testé tout ce qui traînait ou qu’on pouvait s’arracher ; le sel de l'expérience venant bien sûr de la possibilité de photographier ses découvertes, pour en garder un souvenir, voire les envoyer à tous ses copains et les partager en ligne…
La poursuite de cette étude aurait nécessité une sortie dans la nature pour capturer quelques feuilles et fourmis (que la notice précise bien de relâcher là où on les a trouvées, brave notice). Le temps de commander la musette du naturaliste chez la Hulotte, et les nouvelles technologies seront prêtes à réinvestir les balades en forêt.